La décision du Kremlin ouvre la possibilité de poursuites pénales contre un diffuseur de longue date.
La Russie a qualifié la chaîne Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financée par les États-Unis, d’« organisation indésirable », selon un registre tenu par le ministère de la Justice du pays.
Auparavant, RTL/RL était identifiée comme un « agent étranger ». La décision de l’ajouter à la liste comme « indésirable » a été rendue le 20 février, RFE/RL étant la 142e entité ainsi étiquetée.
La loi sur les « organisations indésirables » a été adoptée en 2015 par le Kremlin et réglemente les ONG et autres organisations qui reçoivent des financements de sources étrangères. Cette loi a pour effet d’interdire effectivement l’organisation et a été appliquée à d’autres organisations médiatiques telles que le journal d’investigation Bellingcat et le journal russe Novaya Gazeta. Cela expose également l’organisation à des accusations criminelles.
L’avocat Maksim Olenichev a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que les utilisateurs peuvent être ciblés s’ils partagent simplement des liens RFE/RL sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, le président de RFE/RL, Stephen Capus, a déclaré que cette catégorisation est une « tentative de nous étouffer ». Il a noté que cela « ne fera qu’obliger RFE/RL à travailler plus dur pour apporter un journalisme libre et indépendant au peuple russe ».
La journaliste de RFE/RL Alsou Kurmasheva a été arrêtée par les autorités russes alors qu’elle rendait visite à sa mère en Russie. Elle risque jusqu’à 15 ans de prison pour ne pas s’être enregistrée auprès des autorités russes en tant qu’« agent étranger ».
RFE/RL est une organisation médiatique financée par le gouvernement des États-Unis qui diffuse et rapporte des informations dans les pays d’Europe de l’Est, d’Asie centrale, du Caucase et du Moyen-Orient. Il s’agit de l’organisation sœur du média américain Voice of America (VOA).