AP / Daniel Roland

Jean Delaunay

La résilience de l’eau ne peut être ignorée, avertissent 21 États membres de l’UE

Le renforcement de la gestion de l’eau dans l’UE nécessitera des actions concrètes et une mobilisation stratégique, selon une lettre conjointe publiée aujourd’hui.

La plupart des États membres de l’UE ont demandé à la Commission européenne de renforcer la sécurité et la résilience de l’eau dans l’ensemble du bloc, affirmant que cette ressource naturelle stratégique et vitale devrait être traitée comme une « priorité absolue » dans le prochain agenda de l’UE, dans une lettre conjointe envoyée aujourd’hui (17 juillet).

Mené par le Portugal, l’avertissement conjoint tire la sonnette d’alarme sur le niveau élevé de sécheresses, de pénuries d’eau et d’inondations dans l’ensemble du bloc, qui, selon les signataires, « ne constituent plus une anomalie en Europe ».

L’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et l’Espagne ont tous exprimé leurs inquiétudes lors de la réunion informelle des ministres de l’environnement de cette semaine, sous la présidence hongroise, et ont appelé l’exécutif européen à proposer des mesures concrètes pour développer une « approche globale » conforme à l’Agenda stratégique, le document d’orientation politique du Conseil, approuvé le 27 juin.

Environ 20 % du territoire européen et 30 % des Européens souffrent chaque année de stress hydrique, selon l’Agence européenne pour l’environnement, qui estime le coût économique à environ 9 milliards d’euros par an, hors dommages aux écosystèmes, et pouvant atteindre 65 milliards d’euros par an d’ici la fin du siècle.

Dans la lettre adressée au vice-président exécutif de la Commission, Maroš Šefčovič, les 21 États membres ont appelé à une approche holistique avec un « niveau d’articulation plus élevé » au niveau de l’UE couvrant les ressources en eau douce et salée, la protection des écosystèmes, la consommation humaine, l’agriculture et les systèmes alimentaires, l’énergie et les industries.

« Une approche systémique est nécessaire pour assurer la synergie et la cohérence entre tous les processus législatifs et de planification, afin de mieux intégrer les considérations relatives à l’eau et les objectifs de conservation pour garantir la disponibilité et la sécurité des approvisionnements en eau », peut-on lire dans la lettre conjointe d’aujourd’hui.

Cet appel commun intervient la veille du vote des législateurs du Parlement européen sur l’avenir d’Ursula von der Leyen pour un second mandat en tant que présidente de la Commission, suite à l’indignation suscitée plus tôt cette année après que l’exécutif européen a mis de côté une initiative sur la résilience de l’eau.

La lettre d’aujourd’hui arrive à un moment sensible, alors que von der Leyen cherche le soutien des Verts pour sa réélection, comme l’a rapporté précédemment L’Observatoire de l’Europe.

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