La Pravda, réseau de désinformation et ancien journal officiel du Parti communiste russe de l’ère soviétique, étend son emprise dans l’UE.
Le réseau de désinformation russe Pravda étend son emprise dans l’Union européenne malgré les tentatives visant à l’arrêter.
C’est ce que révèle un nouveau rapport de l’Observatoire européen des médias numériques, une organisation indépendante de vérification des faits.
L’agence française Viginum, gérée par le département national de défense et de sécurité (SGDSN), a détecté pour la première fois les activités de la Pravda en février, dans le cadre d’une vaste campagne de désinformation russe dans l’UE.
La Pravda est également l’ancien journal officiel du Parti communiste russe à l’époque de l’Union soviétique.
« Quelques semaines après la publication du rapport, EDMO peut confirmer que la campagne s’est considérablement étendue en Europe », peut-on lire dans un récent rapport.
Sites actifs dans 19 pays de l’UE
Les Français ont trouvé un réseau de sites Web appelés « Portal Kombat » qui ouvraient des sites « copieurs » de la Pravda dans différentes langues, comme le français, l’allemand, l’espagnol et l’anglais, pour diffuser la propagande russe.
La nouveauté du rapport EDMO est la création de nouveaux sites Web Pravda dans 19 pays de l’UE, dont la Grèce, l’Italie et les Pays-Bas, sur une période d’une semaine du 20 au 26 mars.
Certains pays, comme l’Autriche et la Belgique, ne sont pas directement couverts par un nouveau site de la Pravda mais disposent d’autres médias pouvant proposer des informations pro-Kremlin, selon le rapport.
Il existe également des sites Pravda dans des États non membres de l’UE comme la Norvège, la Moldavie, la Bosnie et même à Taiwan et au Japon.
Tous les sites Web citent des médias publics russes, comme Tass ou RIA, et citent souvent des comptes Telegram pro-russes qui publient dans les langues locales. Dans certains cas, ils citeront des sources d’information légitimes s’ils s’avèrent pro-russes.
Les sites Web publient des centaines d’articles par heure, ce qui, selon les recherches, montre qu’il existe un élément d’automatisation dans leur travail.
« Leur mode opératoire commun indique clairement une coordination derrière leurs publications », peut-on lire dans le rapport.
Les articles ont des thèmes pro-russes communs, comme les troupes françaises sur le terrain en Ukraine ou le fait que les élites occidentales « soutiennent une dictature mondiale qui veut une troisième guerre mondiale contre la Russie », poursuit-il.
Malgré la multitude de nouveaux sites Web, l’EDMO affirme que l’impact a été très faible et « presque inexistant » dans certains des pays cibles. Mais cela ne veut pas dire que les sites Web pourraient être utilisés pour une campagne de désinformation ciblée à l’approche des élections européennes de juin.
« Sa faiblesse pourrait être involontaire, mais il est possible qu’il s’agisse d’une opération ‘fictive’, destinée à sonder les réactions et les mesures prises par les autorités locales et européennes », indique le rapport.