La Hongrie a accordé l’asile politique à un opposant polonais recherché pour corruption, un acte qui a déclenché une querelle diplomatique entre les deux pays.
La Pologne envisage de poursuivre la Hongrie devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJCE) pour sa décision d’accorder l’asile à l’opposant polonais Marcin Romanowski, recherché pour corruption criminelle.
L’annonce a été faite par le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Andrzej Szejna.
Le 19 décembre, le tribunal régional de Varsovie a émis un mandat d’arrêt européen contre Romanowski, ancien vice-ministre du gouvernement Droit et Justice. Le mandat a désormais été envoyé en Hongrie.
Le ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré que si la Hongrie ne se conformait pas au mandat d’arrêt européen, la Pologne porterait l’affaire devant la CJCE, en utilisant un article du traité européen qui permet à un État membre de poursuivre un autre État membre pour manquement à ses obligations.
Dans une interview, Romanowski a déclaré que la décision de la Hongrie d’accorder l’asile était intervenue après avoir convaincu les autorités de la crise actuelle de l’État de droit en Pologne.
Cet acte a déclenché une querelle diplomatique entre les deux nations.
La Pologne et la Hongrie sont toutes deux membres de l’Union européenne à 27, et la Pologne estime que la décision de Budapest d’offrir l’asile politique à Romanowski est « une action contraire au principe fondamental de coopération loyale » tel qu’énoncé dans les traités de l’UE.
Le bureau du procureur polonais a accusé Romanowski d’avoir commis 11 crimes, dont des appels d’offres truqués et des détournements de fonds.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a pris ses fonctions l’année dernière en s’engageant à restaurer les normes démocratiques et à lutter contre la corruption qui prévalait sous le gouvernement national conservateur du Droit et de la Justice, aligné sur la Hongrie.
Dans le cadre de cet effort, son gouvernement a cherché à traduire en justice certains anciens responsables gouvernementaux qui auraient enfreint la loi pendant les huit années de mandat de Droit et Justice, de 2015 à 2023.