Nicolas Sarkozy.

Milos Schmidt

La plus haute juridiction française confirme la condamnation pour corruption de l’ex-président Nicolas Sarkozy

L’ancien président français, qui devra porter un badge électronique à son domicile pendant un an, envisage de faire appel de cette décision devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La plus haute juridiction française a confirmé mercredi une décision de la cour d’appel qui a déclaré l’ancien président Nicolas Sarkozy coupable de corruption et de trafic d’influence pendant son mandat.

Sarkozy, 69 ans, risque un an de prison, mais devrait demander à être détenu à son domicile avec un bracelet électronique – comme c’est le cas pour toute peine de deux ans ou moins.

Il a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence tant par un tribunal de Paris en 2021 que par une cour d’appel en 2023 pour avoir tenté de soudoyer un juge et de trafic d’influence en échange d’informations confidentielles sur une enquête sur ses finances de campagne de 2007.

Patrice Spinosi, avocat de Sarkozy, a déclaré que l’ancien président ferait appel à la Cour européenne des droits de l’homme pour contester la décision.

« La contestation que je porterai devant la Cour européenne des droits de l’homme risque, hélas, d’aboutir à une condamnation de la France », a écrit Sarkozy sur X.

« Je tiens à réaffirmer une fois de plus que je suis clairement innocent », a-t-il ajouté.

Spinosi a ajouté que Sarkozy se conformerait à la décision qui lui impose de porter un bracelet électronique.

Sarkozy, qui a été président de la France de 2007 à 2012, s’est retiré de la vie publique en 2017 bien qu’il joue toujours un rôle influent dans la politique conservatrice française.

C’est la première fois dans l’histoire moderne de la France qu’un ancien président est reconnu coupable et condamné à une peine de prison pour des actes commis au cours de son mandat.

Sarkozy a été impliqué dans plusieurs autres affaires judiciaires. Il a nié tout acte répréhensible.

Enquêter sur le financement de la campagne

L’affaire de corruption qui a conduit au jugement de mercredi portait sur des conversations téléphoniques qui ont eu lieu en février 2014.

A l’époque, des juges d’instruction avaient ouvert une enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007.

Au cours de l’enquête, ils ont découvert que Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, communiquaient via des téléphones portables secrets enregistrés sous le pseudonyme de « Paul Bismuth ».

Des conversations sur écoute sur ces téléphones ont conduit les procureurs à soupçonner Sarkozy et Herzog d’avoir promis au magistrat Gilbert Azibert un emploi à Monaco en échange de fuites d’informations sur une autre affaire judiciaire impliquant Sarkozy.

Azibert n’a jamais obtenu ce poste et les poursuites judiciaires contre Sarkozy ont été abandonnées dans l’affaire sur laquelle il cherchait des informations.

Les procureurs ont cependant conclu que la proposition constituait toujours de la corruption au regard du droit français, même si la promesse n’avait pas été tenue. Sarkozy a vigoureusement nié toute intention malveillante dans sa proposition d’aider Azibert.

Azibert et Herzog ont également été reconnus coupables dans cette affaire.

Sarkozy doit faire face à un nouveau procès le mois prochain pour des accusations selon lesquelles il aurait pris des millions de dollars au dictateur libyen de l’époque, Mouammar Kadhafi, pour financer illégalement sa campagne réussie de 2007.

Le prédécesseur de Sarkozy, Jacques Chirac, un autre conservateur, est le seul autre président à avoir été condamné dans l’histoire française moderne.

Chirac a été reconnu coupable de corruption en 2011 pour détournement de fonds publics alors qu’il était maire de Paris et a été condamné à deux ans de prison avec sursis.

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