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Jean Delaunay

La plus haute juridiction de l’UE confirme l’annulation des accords commerciaux UE-Maroc sur le conflit du Sahara Occidental

Les consultations des institutions européennes avec la population du Sahara occidental n’ont pas permis d’établir leur accord sur les accords qui les concernaient, a déclaré la Cour.

La Cour européenne de justice a jugé vendredi que les accords de pêche et d’agriculture conclus entre l’UE et le Maroc en 2019 étaient invalides en raison de l’absence du consentement de la population du Sahara occidental.

Le territoire contesté, une étendue désertique de l’océan Atlantique annexée par le Maroc en 1975 suite au retrait de l’Espagne, n’a pas consenti à un accord qui l’impliquait directement, en violation des « principes du droit à l’autodétermination et de l’effet relatif des traités ». « , a déclaré le tribunal.

La décision finale fait suite à plusieurs appels de la Commission européenne et constitue une victoire majeure pour le Front Polisario soutenu par l’Algérie, le mouvement de libération sahraoui, dont le droit légal de contester les accords commerciaux a été reconnu par le tribunal basé au Luxembourg.

Un précédent arrêt du Tribunal de 2021 avait invalidé les accords commerciaux et de pêche entre l’UE et le Maroc. L’accord de pêche, qui permettait aux navires européens de pêcher dans les eaux marocaines et sous contrôle marocain du Sahara occidental, est resté en vigueur jusqu’à son expiration en juillet 2023 pour éviter des répercussions économiques.

La CJCE a déclaré que même si les branches exécutive et diplomatique de l’UE avaient mené des consultations, ce « processus ne concernait pas le peuple du Sahara occidental mais les habitants qui sont actuellement présents sur ce territoire, qu’ils appartiennent ou non au peuple du Sahara occidental ». Sahara. »

« Comme une proportion importante de cette population vit désormais en dehors de ce territoire, ce processus de consultation n’était pas de nature à établir un tel consentement de la part de cette population », ajoute-t-il.

Les pays occidentaux, dont l’Espagne et la France, ont récemment reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire, considéré par l’ONU comme un « territoire non autonome ».

Le Front Polisario a utilisé cette affaire très médiatisée pour faire valoir ses revendications indépendantistes.

En réponse à la décision de vendredi, un porte-parole de l’exécutif européen a déclaré : « L’UE réitère la grande importance qu’elle attache à son partenariat stratégique avec le Maroc, qui est de longue date, vaste et profond ».

L’exécutif européen a également pris note vendredi d’une décision distincte exigeant que certains fruits et légumes du Sahara occidental soient étiquetés comme provenant de ce territoire.

« La Commission européenne analyse actuellement les arrêts en détail », a ajouté le porte-parole, soulignant que la Cour accorde un délai de 12 mois avant d’exécuter le verdict pour éviter « des conséquences négatives graves pour l’action extérieure de l’Union ».

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