Le chancelier britannique Jeremy Hunt a rencontré le président du géant de la vente au détail en ligne et a évoqué sa potentielle cotation au Royaume-Uni.
Confronté à des difficultés d’introduction en bourse aux Etats-Unis, le géant de la vente au détail en ligne Shein pourrait réaliser la plus grande introduction en bourse jamais réalisée à la Bourse de Londres (LSE), le marché luttant pour retrouver son ancienne renommée.
Shein envisage une cotation à Londres car elle estime qu’il est peu probable que la Securities and Exchange Commission des États-Unis approuve son introduction en bourse (IPO), selon Bloomberg, citant des personnes proches du dossier.
Fondée en Chine, puis basée à Singapour, Shein a demandé à entrer en bourse aux États-Unis en novembre 2023.
Cependant, des législateurs américains, comme le sénateur de Floride Marco Rubio, ont demandé avec véhémence à la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis de bloquer la cotation à moins que la société, accusée de violation des droits de l’homme, ne divulgue davantage sur ses opérations en Chine.
Shein a été accusé d’avoir recours au travail forcé dans sa chaîne d’approvisionnement dans la région du Xinjiang.
L’entreprise a nié tout acte répréhensible et a déclaré qu’elle appliquait une politique de tolérance zéro à l’égard du travail forcé.
Parallèlement, le géant de la vente au détail fait également l’objet d’un examen minutieux de la part des autorités chinoises à la suite de sa demande d’introduction en bourse aux États-Unis.
Shein pourrait réaliser la plus grande introduction en bourse jamais réalisée à Londres
La société envisage désormais de lancer une introduction en bourse (IPO) à Londres, selon Bloomberg, citant des personnes connaissant le sujet.
Sky News a également rapporté que le chancelier britannique Jeremy Hunt s’était entretenu avec le président de la société, Donald Tang, au sujet d’une éventuelle introduction en bourse à Londres.
Dans sa candidature, la marque de mode ultra-rapide, vendue dans plus de 150 pays à travers le monde, visait une valorisation d’environ 90 milliards de dollars, selon Bloomberg.
Jusqu’à présent, la plus grande société jamais cotée à la LSE était la société commerciale et minière Glencore International, avec une capitalisation boursière de 36,34 milliards de livres sterling (45,99 milliards de dollars).
Les analystes s’accordent à dire que l’introduction en bourse du géant de la mode constituerait une immense victoire pour la bourse de la capitale britannique, qui a perdu un peu de sa renommée de place financière mondiale après le Brexit.
L’un des derniers exemples en est la décision, au début du mois, de la décision des actionnaires de l’un des plus grands opérateurs de voyages d’Europe, Tui, de se retirer de la cote à Londres en faveur d’une introduction en bourse en Allemagne. Un autre coup dur s’est produit l’année dernière lorsque la société Arm Ltd, basée à Cambridge, a décidé de s’introduire en bourse aux États-Unis.
La LSE et Shein ont refusé de commenter. Le ministère britannique des Finances a déclaré à Reuters que « le gouvernement ne fait pas de commentaires sur les entreprises individuelles – il appartient à chaque entreprise de décider où elle sera cotée ».