L’accord pourrait potentiellement aider Monte dei Paschi et Mediobanca à maintenir une solide situation financière et à générer des bénéfices.
Le prêteur italien Monte dei Paschi di Siena a annoncé vendredi qu’il lançait une offre publique d’achat de 13,3 milliards d’euros sur son plus grand rival Mediobanca, une initiative surprise qui pourrait remodeler le secteur bancaire du pays.
L’offre valorise les actions de la banque d’investissement Mediobanca à 15,99 euros pièce, soit une prime de 5% par rapport à leur cours de clôture de jeudi.
Monte Paschi, la plus ancienne banque italienne, a une capitalisation boursière d’environ 9 milliards d’euros, tandis que la valeur boursière de Mediobanca est d’environ 12,7 milliards d’euros.
Aux termes de l’offre, les investisseurs de Mediobanca recevront 23 actions Monte Paschi pour 10 actions Mediobanca qu’ils détiennent.
Monte Paschi a déclaré dans un communiqué s’attendre à ce que le rapprochement génère 700 millions d’euros par an de synergies avant impôts. La banque toscane a ajouté que l’opération « vise à générer des niveaux de rentabilité significatifs et à maintenir une solide situation financière ».
L’action Mediobanca a bondi à l’annonce de l’offre de rachat vendredi matin, en hausse de 6,5% à 11 heures, tandis que l’action Monte Paschi était en baisse d’environ 4%.
L’offre de rachat intervient après que le gouvernement italien a décidé de reprivatiser la banque autrefois en difficulté, dont le principal actionnaire est le Trésor italien depuis un coûteux plan de sauvetage en 2017.
Elle a introduit de nouveaux actionnaires en novembre, parmi lesquels Delfin, la société holding contrôlée par la famille du défunt milliardaire Leonardo Del Vecchio, et le magnat romain Francesco Gaetano Caltagirone.
Delfin a triplé sa participation dans Monte Paschi depuis novembre pour la porter à un peu moins de 10 %, tandis que Caltagirone en détient 5 %.
Del Vecchio et Caltagirone sont également les principaux actionnaires de Mediobanca, avec une participation combinée proche de 30 %.
Après des décennies de difficultés financières et de tentatives de restructuration, Monte Paschi a été remanié avec succès ces dernières années sous la direction du PDG Luigi Lovaglio.
Le Trésor italien, qui a réduit sa participation dans Monte Paschi de 68 % initialement à 11,7 %, est à la recherche de nouveaux partenaires pour la banque, après que l’italien UniCredit a renoncé à un éventuel accord en 2021.
L’offre inattendue de Monte Paschi échauffe encore davantage le secteur bancaire italien, qui a vu plusieurs prêteurs lancer des offres concurrentes ces derniers mois.
Le gouvernement italien avait espéré fusionner Monte Paschi avec Banco BPM pour créer un champion national capable de rivaliser avec ses plus grands rivaux Intesa Sanpaolo et UniCredit.
Mais ces projets ont été contrecarrés par UniCredit, qui envisage une fusion avec son rival allemand Commerzbank et a lancé une offre publique d’achat hostile sur Banco BPM en novembre.
