A Lyon, des millions de personnes se rassemblent pour la Fête des lumières, un festival avec des jeux de lumière installés à travers la ville.
Chaque année, des millions de spectateurs descendent à Lyon, en France, début décembre pour profiter d’une ville transformée par les jeux de lumière éblouissants des artistes.
Les œuvres d’art sont réparties dans plusieurs quartiers, la plupart étant concentrées dans le centre-ville, qui est piétonnier pour cet événement singulier.
Des stands de vendeurs de vin chaud bordent les rues tandis que les gens se promènent et font la queue pour voir les lumières enchanteresses projetées sur les vieux bâtiments, dans les fontaines et les parcs.
Mais cette année, l’événement se déroule dans un contexte de situation sécuritaire complexe, les responsables français et européens mettant en garde contre un « risque énorme » d’attentats terroristes pendant la période des fêtes.
La Première ministre française Elisabeth Borne a porté l’alerte à la menace terroriste à son plus haut niveau en octobre après l’assassinat d’un enseignant dans le nord de la France, et la semaine dernière, un touriste allemand a été mortellement poignardé près de la Tour Eiffel à Paris, dans ce que les autorités ont également qualifié d’incident. attaque terroriste.
Les autorités locales de Lyon ont augmenté le nombre de policiers chargés de sécuriser le festival, avec des centaines de personnes assurant un périmètre autour du centre-ville de la ville.
«C’est un événement qui se déroule dans un contexte sécuritaire un peu particulier, avec un niveau élevé de menace terroriste. Comme vous le savez, nous sommes en Alerte Vigipirate (niveau d’alerte terroriste le plus élevé) et cela va donc clairement nous inciter à être le plus vigilant possible », a déclaré Juliette Bossart Trignat, sous-préfète chargée de la défense et de la sécurité de la région lyonnaise.
« Des personnels de la police nationale seront positionnés à chaque entrée des périmètres. Leur mission est de contrôler visuellement le public, d’inspecter les sacs (effectuer des palpations de sécurité) et, si nécessaire, d’effectuer des contrôles d’identité.
« Ils seront renforcés à la sortie par la police municipale ainsi que par des agents de sécurité privée mobilisés et habilités pour cet événement. »
Ils sont appuyés par des militaires, des démineurs, des chiens spécialisés et une brigade anti-drone.
Mais les autorités locales ont également souligné que l’événement était soumis à une haute sécurité depuis les attentats terroristes de Paris en 2015, le festival ayant été annulé cette année-là.
« La fête des lumières est la seule manifestation qui fait systématiquement l’objet d’un ORSEC, nous sommes donc déjà à un niveau de mobilisation maximum de l’ensemble de nos forces de sécurité et de secours », a déclaré le maire de Lyon, Grégory Doucet.
Mohamed Chihi, l’adjoint au maire chargé de la sécurité, a déclaré que depuis 2016, la fête des lumières n’a cessé d’évoluer avec notamment « la mise en place d’un périmètre en centre-ville et d’un système de filtrage ».
Manifestation d’extrême droite interdite par les autorités locales
Il existe également des inquiétudes à Lyon concernant les récents actes de violence impliquant des manifestants d’extrême droite.
Au début du mois dernier, des partisans de l’extrême droite blessés se sont rassemblés lors d’un événement pro-palestinien, a indiqué la police, et quelques semaines plus tard, une centaine de manifestants ont été filmés en train de défiler dans le centre de Lyon avec une banderole indiquant « l’immigration tue ».
Les autorités locales ont interdit un rassemblement prévu de l’un de ces groupes lors d’un événement de la Fête des lumières, avec une peine possible de six mois d’emprisonnement et une amende de 7 500 € en cas d’infraction.
« S’il y a des actes de violence tentés ou commis en marge de l’événement par de petits groupes violents, nous interviendrons bien entendu en fonction de la nature des actes », a indiqué Nelson Bouard, directeur de la sécurité publique de la région Rhône.
Des groupes d’extrême droite ont tenté d’infiltrer le cortège annuel qui a lieu chaque année le 8 décembre. Cela reflète les origines catholiques de la fête, qui tombe un jour religieux dédié à la Vierge Marie.
Le diocèse catholique de Lyon a indiqué dans un communiqué que « alors que les tensions sociales se sont accrues ces derniers mois, le diocèse de Lyon souhaite faire de cette procession un moment de paix et de communion pour tous les habitants de la ville ».
« Le diocèse n’entend pas assumer la responsabilité d’éventuels troubles provoqués par des individus ou des groupes infiltrant la procession pour une raison autre que celle de la prière », ajoute-t-il, leur demandant de ne pas se joindre au rassemblement.
Les spectateurs ont toutefois déclaré à L’Observatoire de l’Europe qu’ils n’étaient pas découragés par la menace sécuritaire et prévoyaient d’assister et d’apprécier le festival qui se déroulerait dans les rues de Lyon.