Screen of a security checkpoint at an airport

Jean Delaunay

La limite de 100 ml pour les liquides sera de retour dans tous les aéroports de l’UE à partir de septembre

La dernière génération de scanners permet aux passagers de transporter des appareils électroniques et des liquides sans restriction de quantité, mais la Commission européenne remet en question leur fiabilité et appelle à un rétablissement temporaire du modèle précédent.

Passer les contrôles de sécurité à l’aéroport peut être une étape fastidieuse du processus de voyage en avion, mais certains aéroports européens ont réussi à l’accélérer grâce à l’installation de scanners de pointe, qui permettent aux passagers de transporter des appareils électroniques et des cosmétiques de n’importe quelle quantité dans leurs bagages sans avoir à les sortir.

Mais malgré l’accueil positif réservé à cet équipement, Bruxelles a récemment appelé à un retour au modèle précédent, limitant les contenants de liquide à 100 millilitres.

Efficace mais insuffisant

La technologie C3 EDSCB, comme sont appelés ces scanners avancés, affiche des images tridimensionnelles haute résolution du contenu des bagages à partir de tomodensitogrammes et peut facilement détecter des composants explosifs dans toutes sortes de cosmétiques, de liquides ou d’appareils électroniques.

Les passagers n’ont donc pas besoin d’ouvrir leurs valises ou de sortir certaines de leurs affaires, ce qui peut créer des retards, et n’ont qu’à passer par un détecteur de métaux.

Mais son efficacité a été remise en cause par un rapport technique que la Commission a envoyé à la Conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) en mai dernier, selon lequel les logiciels de ces scanners ne peuvent garantir leur fiabilité pour les conteneurs d’un contenu supérieur à 330 millilitres.

Le 31 juillet, Bruxelles a annoncé la décision d’appliquer des restrictions « temporaires » à ces systèmes de détection d’explosifs C3, par « mesure de précaution » jusqu’à ce que « certains problèmes techniques soient résolus », a indiqué un porte-parole de la Commission. Officiellement, « la Commission n’a cependant pas changé d’avis sur la qualité de cette nouvelle génération de scanners et leurs performances ne sont pas remises en cause », a ajouté le porte-parole.

Les aéroports utilisant déjà le modèle C3 devront désormais revenir au scanner à rayons X traditionnel, dont la technologie est insuffisante pour montrer en détail l’intérieur des objets et ainsi détecter des matières explosives dans les liquides.

Pertes financières pour les aéroports

Ces nouveaux scanners sont « huit fois plus chers » avec des coûts de maintenance « quatre fois plus élevés », de sorte que les aéroports qui ont déjà investi dans ces nouveaux scanners pour améliorer l’expérience des passagers « seront lourdement pénalisés, car les bénéfices liés à l’utilisation de cette technologie de pointe ne se matérialiseront guère », a indiqué l’Airports Council International Europe (ACI) dans un communiqué.

« La sécurité n’est pas négociable, c’est l’une des principales priorités des aéroports européens. Par conséquent, tous les aéroports se conformeront pleinement à la nouvelle restriction. Cependant, les aéroports qui ont été les premiers à adopter cette nouvelle technologie sont lourdement pénalisés, tant sur le plan opérationnel que financier », a déclaré Olivier Jankovec, directeur général de l’ACI.

« La décision d’imposer désormais des restrictions importantes à son utilisation remet en question la confiance que l’industrie peut accorder au système actuel de certification de l’UE pour les équipements de sécurité aérienne », a-t-il ajouté.

La plupart des passagers interrogés par L’Observatoire de l’Europe à l’aéroport de Zaventem en Belgique ont déclaré qu’ils étaient habitués à ne pas voyager avec des liquides et à essayer de laisser leurs appareils électroniques à la maison, et que ce changement de réglementation ne les affecterait donc pas trop. Ceux qui ont déjà eu affaire aux scanners C3 de haute technologie ou aux scanners corporels avancés dans un aéroport ont toutefois reconnu une différence fondamentale dans la facilité avec laquelle ils ont pu accéder aux portes d’embarquement.

Néanmoins, la réponse est unanime parmi le personnel de l’aéroport et les voyageurs : tout le monde veut commencer ses vacances le plus tôt possible et le plus facilement possible. À cet effet, ceux qui ont décidé de reporter leurs vacances en septembre devraient veiller à ce que la crème solaire et les produits de beauté ne prennent pas plus de 100 millilitres s’ils ne veulent pas perdre davantage de temps libre à un point de contrôle de l’aéroport.

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