Plusieurs anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest ont vu des régimes militaires nouvellement installés remettre en question et démanteler leurs liens restants avec la France.
La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a expulsé trois diplomates français pour activités subversives présumées, selon un document gouvernemental publié jeudi sur les réseaux sociaux.
La junte a nommé les trois diplomates, dont deux conseillers politiques, et les a déclarés persona non grata au Burkina Faso, selon le document signé mardi par le ministère des Affaires étrangères. Ils ont 48 heures pour quitter le pays.
Le document ne donne pas de détails sur les activités subversives présumées.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré jeudi dans un communiqué qu’il regrettait la décision d’expulser ses diplomates et rejetait les accusations, affirmant que ses activités au Burkina Faso s’inscrivaient dans le cadre des relations diplomatiques et consulaires des Nations Unies.
« La décision des autorités burkinabè ne repose sur aucun fondement légitime », précise le communiqué. « On ne peut que le déplorer. »
Cette expulsion intervient dans un contexte de détérioration des relations entre le Burkina Faso et la France, son ancien dirigeant colonial.
La junte militaire a rompu les liens militaires avec la France en 2023, ordonnant à des centaines de soldats français de quitter ce pays d’Afrique de l’Ouest d’ici un mois, emboîtant le pas au Mali voisin, également dirigé par un putschiste.
Plus de 60 ans après l’indépendance du Burkina Faso, le français reste une langue officielle et la France entretient de solides liens économiques et humanitaires avec son ancienne colonie.
Cependant, à mesure que l’insurrection extrémiste islamiste s’est intensifiée, le sentiment anti-français s’est accru, en partie grâce à la violence incessante.
Après un deuxième coup d’État en 2023, les manifestants anti-français ont commencé à exhorter la junte à renforcer ses liens avec la Russie.
La junte prend également ses distances avec les nations régionales et occidentales qui ne sont pas d’accord avec son approche. Cette année, il a quitté le bloc économique régional ouest-africain connu sous le nom de CEDEAO et a créé une alliance avec le Mali et le Niger.