La fermeture des centrales nucléaires encore en service, les retards dans la livraison du Hinkley Point C de construction française et l’augmentation de la demande énergétique en raison du zéro net signifient que le Royaume-Uni sera confronté à un « point critique » vers 2028, affirme un rapport.
La Grande-Bretagne risque de connaître des pannes d’électricité au cours des quatre prochaines années en raison d’une « tempête parfaite », selon un rapport du groupe de recherche Public First.
La fermeture des centrales nucléaires encore en service, les retards dans la livraison du Hinkley Point C de construction française et l’augmentation de la demande énergétique en raison du zéro émission nette signifient que le Royaume-Uni sera confronté à un « point critique » vers 2028, affirme le rapport intitulé : Mind the Gap : Explorer la crise énergétique en Grande-Bretagne.
Des millions de foyers potentiellement menacés
Le rapport estime que la demande d’électricité du Royaume-Uni dépassera la capacité de base de 7,5 GW aux heures de pointe d’ici 2028. Cela laisserait un déficit équivalent à l’énergie utilisée par plus de sept millions de foyers.
Le calendrier est lié au déclassement des centrales nucléaires de Hartlepool et Heysham 1 en mars 2026 et de Heysham II et Torness en mars 2028. La dernière centrale électrique au charbon du Royaume-Uni, Ratcliffe-on-Soar, doit fermer ses portes cette année.
Alors que le Royaume-Uni cherche à s’éloigner des combustibles fossiles dans le but de devenir neutre en carbone d’ici 2050, le pays aura besoin de plus d’électricité pour alimenter ses ambitions, qui incluent davantage de véhicules électriques et de pompes à chaleur pour les propriétés.
La Grande-Bretagne et la France se disputent actuellement pour savoir qui doit payer pour la hausse des coûts de la centrale de Hinkley Point C. Ce projet devait initialement coûter 18 milliards de livres sterling, mais ce montant s’élève désormais à 46 milliards de livres sterling, soit l’équivalent de 700 livres sterling par personne au Royaume-Uni. Il était également prévu qu’il soit opérationnel d’ici 2025, mais sa date de démarrage a été repoussée à 2029 au plus tôt, laissant entendre qu’il ne sera pas prêt avant au moins 2031.
La société publique française EDF, la société qui construit la centrale de Somerset, souhaite que le Royaume-Uni partage les coûts du dépassement de budget, tandis que le gouvernement britannique insiste sur le fait que le développement doit être financé par des fonds privés.
Il n’est pas trop tard pour arranger les choses
Dans sa conclusion, le rapport déclare : « Notre analyse souligne que les retards dans la mise en ligne de nouveaux projets dans les domaines nucléaire et éolien offshore, ainsi que l’incertitude autour du soutien gouvernemental aux générateurs de biomasse après 2027, pourraient avoir un impact tangible sur notre capacité à maintenir le lumières allumées.
« Cela a des implications sur la réalisabilité des objectifs politiques pour les deux principaux partis. Cette trajectoire n’est pas définie. Les décideurs politiques peuvent atténuer les points critiques pour un système électrique sûr – mais toute décision doit être politiquement et techniquement réalisable. »
Le rapport a été commandé au nom de Drax Power, propriétaire d’une centrale électrique qui brûlait autrefois du charbon. Il s’agit de subventions gouvernementales parce qu’on brûle des copeaux de bois provenant de ce qui est décrit comme des forêts durables en Amérique du Nord.
Cependant, l’année dernière, Drax a été accusé par des écologistes canadiens que ses copeaux de bois ne provenaient pas de forêts « durables », mais d’anciennes forêts.
Les subventions de Drax prennent fin en 2027 mais le groupe espère que le gouvernement britannique continuera à le soutenir.