La nation française veut revitaliser la recherche biomédicale, attirer des talents mondiaux et devenir un leader de l’innovation.
La France a lancé une mission pour « simplifier, renforcer et rendre plus efficace la recherche biomédicale », ont annoncé jeudi les ministères de la Santé, de la Recherche et de l’Industrie.
Le plan vise à renforcer l’attractivité mondiale du pays pour les chercheurs, les médecins, les pharmaciens, les scientifiques et les industriels, parallèlement à la position de la France en tant que leader mondial de la recherche et de l’innovation biomédicales, selon l’énoncé de mission.
L’annonce intervient après qu’Alain Fischer, l’actuel président de l’Académie française des sciences, a publié un rapport en janvier déclarant que la recherche médicale française était en « déclin ».
« Moyens insuffisants, stratégie peu claire, organisation complexe sous une administration trop lourde, perte professionnelle… Quel que soit l’indicateur observé, pour la recherche scientifique en général et la recherche en santé en particulier, notre pays est en retrait », écrit-il.
Selon le rapport, la France représente 2,8 % des publications scientifiques internationales.
C’est loin derrière le Royaume-Uni (4,5 %), l’Allemagne (4,3 %) et l’Italie (3,0 %)
Malgré un volume croissant de publications, la part de la France dans les publications scientifiques mondiales a chuté de 34 % entre 2005 et 2018, passant de la 6e à la 9e place du classement.
Il s’agit de la deuxième baisse la plus importante parmi les 12 premiers pays, derrière le Japon.
Dans une interview exclusive accordée au magazine français L’Express, le ministre français de la Santé et de la Prévention, François Braun, a déclaré que le problème n’était pas seulement « une question d’argent ».
« Il y a beaucoup d’argent sur la table », a-t-il expliqué. « Pourtant, très souvent, les scientifiques passent plus de temps à chercher des financements qu’à penser à développer leur produit, ce qui n’est pas normal. »
« Le train est parti, ou du moins il est en train de partir, et le défi est de monter à bord et de prendre notre place en première classe », a déclaré Braun à L’Express.faisant allusion à l’accélération de la recherche biomédicale.
« Nous sommes confrontés à un défi majeur : transformer cette recherche en innovations ou en produits de rupture. Nous avons commencé à le faire, mais nous nous heurtons à un certain nombre d’obstacles, notamment une organisation extrêmement complexe », a-t-il ajouté.
Les responsables s’attendent à des « mesures concrètes » d’ici octobre 2023, qui seraient mises en œuvre l’année suivante.
La mission sera menée avec les administrations des trois ministères, ainsi que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Agence française pour l’innovation en santé.