La France prévient que les attaques contre ses intérêts au Niger ne seront pas tolérées

Jean Delaunay

La France prévient que les attaques contre ses intérêts au Niger ne seront pas tolérées

Des manifestants ont vandalisé l’ambassade de France à Niamey après qu’une junte militaire a décidé de prendre le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dépendant de l’aide et de la sécurité.

Emmanuel Macron « ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts » au Niger et Paris ripostera « immédiatement et sans compromis », a déclaré dimanche le gouvernement français, alors que des milliers de personnes manifestaient devant l’ambassade de France à Niamey pour soutenir un coup d’État militaire en cours.

« Quiconque attaquerait des ressortissants français, l’armée, des diplomates ou des bases françaises verrait la France riposter immédiatement et de manière intraitable », a averti l’Elysée dans un communiqué. « Le président de la République ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts. »

Selon le Quai d’Orsay, 500 à 600 ressortissants français se trouvent actuellement au Niger.

« La France soutient également toutes les initiatives régionales visant à « rétablir l’ordre constitutionnel » et le retour du président élu Mohamed Bazoum, a ajouté le palais.

Prise d’assaut de l’ambassade

Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné « toute violence contre des enceintes diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’Etat hôte ».

La France est l’allié clé du développement et de la sécurité du Niger et y compte actuellement 1 500 soldats. Mais après le coup d’État, il a annoncé samedi qu’il suspendait son aide au pays.

Des milliers de personnes ont manifesté devant l’ambassade de France à Niamey, où elles ont finalement été dispersées à coups de gaz lacrymogène.

Certains ont tenté d’entrer dans le bâtiment, tandis que d’autres ont arraché la plaque indiquant « Ambassade de France au Niger » avant de la piétiner sur le tarmac et de la remplacer par des drapeaux russes et nigériens.

La manifestation a été convoquée par le mouvement civil M62, qui s’oppose à l’opération Barkhane de l’armée française au Sahel et au Sahara.

Évaluation de la menace

Les pays d’Afrique de l’Ouest se réunissent ce dimanche à Abuja pour un « sommet extraordinaire » afin d’évaluer la situation suite au coup d’Etat militaire, qui devrait déboucher sur des sanctions car la junte y voit une menace « d’intervention militaire imminente ».

Le président déchu, Mohamed Bazoum, qui doit être élu en 2021, entame son cinquième jour séquestré dans sa résidence privée du palais présidentiel par son garde du corps, dont le chef, le général Abdourahamane Tiani, préside la junte du Conseil national de la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, en proie aux attaques de groupes liés à l’État islamique et à Al-Qaïda, est le troisième pays de la région à subir un coup d’État depuis 2020.

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