La France déploie une unité de police d'élite à Marseille pour lutter contre la vague de criminalité liée à la drogue mortelle

Jean Delaunay

La France déploie une unité de police d’élite à Marseille pour lutter contre la vague de criminalité liée à la drogue mortelle

L’unité spéciale de police CRS 8 est déployée pour lutter contre la guerre sanglante pour le contrôle du trafic de drogue à Marseille. La guerre des gangs a fait 12 morts depuis la mi-juillet.

Le gouvernement français déploie une unité de police d’élite à Marseille, pour lutter contre une vague de criminalité violente et mortelle liée à la drogue qui a déjà fait une dizaine de morts depuis la mi-juillet.

L’unité CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, sera déployée dans la ville du sud au cours des prochains jours et mènera des opérations ciblées contre les syndicats de la criminalité liée à la drogue.

L’unité restera à Marseille « environ une semaine, dans le but de mener des opérations de répression contre le trafic de drogue, notamment dans les points de trafic de drogue », selon les responsables.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait déjà envoyé l’unité de police en février pour lutter contre le trafic de drogue. Cette unité peut être déployée 24 heures sur 24 « en 15 minutes dans un rayon de 300 kilomètres en cas de troubles graves à l’ordre public et de violences urbaines », avait expliqué Darmanin, lors de sa première mise en place en 2021.

A la recherche de drogue et d’armes, cette unité de 200 hommes tentera d’empêcher les trafiquants de drogue de réduire leurs ventes.

Une guerre sanglante entre deux gangs

Depuis la mi-juillet, 12 personnes sont décédées des suites d’un trafic de drogue à Marseille. « Ce n’est ni plus ni moins que la reprise du conflit entre ‘Yoda’ et ‘DZ Mafia' », a déclaré Frédérique Camilleri, la Préfète de Police de Marseille, lors d’une récente conférence de presse.

La guerre en cours oppose deux puissants réseaux connus sous le nom de « DZ Mafia » et « Yoda ». Depuis le début de l’année, leur bagarre est responsable de 80% des homicides ou tentatives d’homicides en bande organisée à Marseille, selon le préfet de police.

Camilleri s’inquiète de la nouvelle forme que prend ce conflit : « Nous entrons dans un nouveau monde de violences liées à la drogue, avec des meurtres mis en scène sur les réseaux sociaux », a-t-elle expliqué.

CHRISTOPHE SIMON / AFP
Un policier français de l’unité « Brigade spécialisée terrain » (BST 14) montre un sac de drogue trouvé dans un quartier nord de Marseille, dans le sud de la France, le 31 mars 2023.

En février, un adolescent de 17 ans est mort après avoir été lynché par une trentaine de personnes dans la cité Paternelle, au cœur des violences liées à la drogue. L’attaque a été filmée et diffusée en direct sur Snapchat.

Selon les autorités, les coupables et les victimes rajeunissent, et la « banalisation du recrutement des tueurs » fait également partie de l’évolution de ces conflits entre gangs. Début avril, un homme de 18 ans a été arrêté, soupçonné d’avoir abattu deux adolescents âgés de 15 et 16 ans.

36 décès en 2023 à Marseille liés au trafic de drogue

Depuis début août, huit personnes ont été abattues dans la ville.

Et depuis le début de l’année, 36 personnes ont perdu la vie à Marseille des suites d’un trafic de drogue, selon un récent comptage de l’AFP.

Le parquet de Marseille explique que la proportion des 14-21 ans parmi les victimes est en augmentation. Quelque 14 % ont entre 14 et 17 ans ; et 27 % ont entre 18 et 21 ans.

Chaque jour à Marseille, un mineur est déféré devant un juge de la jeunesse ou le tribunal de la jeunesse pour des délits liés à la drogue.

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