L’emprunt de 68,9 milliards d’euros de la France au deuxième trimestre 2024 a alourdi l’endettement du pays, renforçant les inquiétudes concernant son contrôle budgétaire.
La dette publique en France a gonflé entre avril et juin pour atteindre 112% du PIB, selon les derniers chiffres publiés par l’Office français des statistiques Insee.
« A la fin du deuxième trimestre 2024, la dette de Maastricht (dette publique) atteint 3.228,4 milliards d’euros ; elle a augmenté de 68,9 milliards d’euros, après +58,2 milliards d’euros au trimestre précédent », indique un point de presse de l’Insee.
L’augmentation de la dette brute des administrations publiques est principalement due à l’État tandis que la dette publique des autres organismes de l’administration centrale a diminué, principalement en raison d’une diminution de 4,5 milliards d’euros de la dette de la société ferroviaire nationale française SNCF Réseau.
L’endettement des caisses de sécurité sociale n’a cessé d’augmenter et celui des collectivités locales est resté stable, selon l’Insee.
Ces chiffres surviennent dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la capacité du nouveau gouvernement français à trouver un moyen de combler un trou béant dans le budget, alors que le déficit public devrait dépasser 6 % du PIB cette année, et à présenter des solutions à long terme pour y remédier. régler sa dette croissante.
En vingt ans, la dette publique française a bondi de plus de 2 000 milliards d’euros.
Le taux actuel de 112 % représente presque le double de ce qu’exige le traité de Maastricht (la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB).
Pourtant, la dette de la France est effrayante, elle n’est pas la plus élevée de l’UE, à la fin du premier trimestre 2024, la Grèce enregistrait 159,8% de son PIB, l’Italie 137,7%, et la France arrivait en troisième position avec 110,8%, de près. suivi par l’Espagne et la Belgique.
L’endettement le plus faible a été enregistré en Bulgarie (22,6%), en Estonie (23,6%) et au Luxembourg (27,2%).
Les défis du nouveau gouvernement français
Le nouveau gouvernement minoritaire du Premier ministre Michel Barnier va présenter la semaine prochaine le budget 2025.
Le budget devrait entraîner des réductions de dépenses et des augmentations d’impôts pour les particuliers fortunés et les grandes entreprises.
Le nouveau gouvernement est confronté à un Parlement divisé en trois, où l’alliance de gauche du NFP et le Rassemblement national (RN) d’extrême droite pourraient unir leurs forces et voter contre le nouveau cabinet, laissant derrière eux encore plus d’incertitude.
Le scepticisme des investisseurs augmente donc, bien que la France soit la deuxième économie de l’UE.
L’une des principales agences de notation, Standard & Poor’s, a abaissé la solvabilité de la France fin mai 2024. C’était la première fois que la note de la France était abaissée depuis 2013.
Cette semaine encore, les obligations françaises à 10 ans ont été brièvement considérées comme un investissement plus risqué que celui de l’Espagne. Cela signifie que le pays doit payer un montant croissant pour refinancer sa dette.
Quant aux obligations françaises à cinq ans, leur taux d’intérêt a dépassé celui de la Grèce vendredi.