Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, et le commissaire au commerce de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, devraient se rencontrer jeudi pour discuter des relations commerciales entre les deux parties.
La Chine et les États membres de l’UE se préparent à des négociations dans un contexte de tensions commerciales croissantes. Ce week-end, le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, a rencontré Roberto Vavassori, président de l’Association italienne de l’industrie automobile, à Turin.
Selon un communiqué de presse du ministère chinois du Commerce, les deux parties ont échangé leurs points de vue sur l’enquête anti-subventions de l’UE sur les véhicules électriques chinois et ont discuté de la coopération entre les industries chinoise et italienne des véhicules électriques.
Cette réunion a eu lieu avant un événement clé prévu le 19 septembre, lorsque Wang doit se rendre en Europe pour rencontrer le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, afin de discuter des tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’UE.
La Commission européenne (CE) a proposé des droits de douane supplémentaires allant jusqu’à 35,3 % sur les importations de véhicules électriques (VE) chinois, invoquant des inquiétudes selon lesquelles les « subventions injustes » de Pékin pour les véhicules électriques fabriqués en Chine pourraient causer un préjudice important aux constructeurs automobiles locaux.
Pékin enquête sur les importations de porc et de cognac de l’UE
En réponse, la Chine a intensifié son enquête sur les importations européennes de produits alimentaires et de boissons, notamment de porc et de brandy.
Toutefois, les développements récents suggèrent que la Chine et l’UE ont toutes deux exprimé leur volonté d’apaiser le conflit commercial croissant.
Les discussions à venir entre les responsables chinois et européens revêtent une importance considérable pour apaiser les tensions et rechercher des compromis de part et d’autre.
L’UE a récemment réduit une série de droits de douane proposés sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, Tesla étant le principal bénéficiaire de cette mesure. La taxe sur les véhicules Tesla fabriqués en Chine a été réduite de 9 % à 7,8 %, après une baisse de 20,8 % le mois dernier.
Les tarifs sur Geely ont été abaissés de 19,3% à 18,8%, tandis que ceux sur SAIC et les entreprises qui n’ont pas coopéré avec les enquêtes de l’UE ont été réduits de 36,3% à 35,3%.
Toutefois, le tarif sur la marque chinoise la plus vendue, BYD, reste inchangé à 17 %.
Ces droits de douane supplémentaires s’ajoutent aux droits de douane existants de 10 % appliqués aux importations de véhicules électriques en provenance de Chine.
Les tarifs douaniers nécessitent toujours le soutien des États membres de l’UE
Les nouveaux tarifs douaniers de l’UE devront être approuvés par une majorité de la population, soit 15 des 27 États membres de l’UE, avant le 31 octobre. S’ils sont approuvés, les nouveaux tarifs resteront en vigueur pendant les cinq prochaines années.
En réponse, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré : « La Chine est disposée à continuer de travailler en étroite collaboration avec l’UE pour parvenir rapidement à une solution qui serve les intérêts communs des deux parties et soit conforme aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, afin de promouvoir le développement sain et stable des relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE. »
Le porte-parole a ajouté : « Bien que nous ne soyons pas d’accord ou n’acceptons pas la divulgation par l’UE de la décision finale, nous restons déterminés à résoudre les frictions par le dialogue et la consultation, dans le but de trouver une solution mutuellement acceptable », selon l’agence de presse officielle chinoise Xinhua.
La semaine dernière, la Commission européenne a rejeté les propositions des fabricants chinois de véhicules électriques visant à fixer un prix plancher afin de compenser les subventions gouvernementales.
Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré : « Notre examen s’est concentré sur la question de savoir si les propositions élimineraient les effets préjudiciables des subventions et si elles pourraient être efficacement surveillées et appliquées.
« La Commission a conclu qu’aucune des propositions ne répondait à ces exigences », a-t-il ajouté. « La Commission reste ouverte à une solution négociée, mais elle doit se conformer pleinement aux règles de l’OMC et remédier efficacement aux effets préjudiciables des subventions identifiées. »
En juin, la Chine a annoncé avoir lancé une enquête antidumping sur les importations de porc en provenance de l’UE, l’Espagne étant l’un des principaux exportateurs du marché unique.
Les récents entretiens avec le Premier ministre espagnol ont été « constructifs » selon Pékin
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s’est rendu en Chine la semaine dernière, dans le cadre d’une initiative visant à apaiser les tensions commerciales entre les deux pays. Le président chinois Xi Jinping a déclaré que cette visite avait joué un « rôle constructif » dans l’amélioration des relations entre la Chine et l’UE.
La Chine a également lancé une enquête similaire sur les importations de brandy de l’UE en janvier, affirmant que les produits de l’UE pourraient nuire considérablement à son industrie nationale.
Le ministère chinois du Commerce a déclaré dans son dernier communiqué : « L’autorité chargée de l’enquête détermine de manière préliminaire qu’il y a dumping du brandy importé en provenance de l’UE, que l’industrie nationale du brandy est menacée de dommages substantiels et qu’il existe une relation de cause à effet entre le dumping et la menace de dommages.
« Mais le ministère n’imposera pas de droits de douane pour l’instant, ce qui aurait un impact important sur les exportations de cognac français, qui représentent la majeure partie des importations chinoises de brandy en provenance de l’UE. »