Comme prévu, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux inchangés lors de sa réunion de janvier, malgré les appels croissants à un assouplissement monétaire.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle maintiendrait ses taux d’intérêt directeurs stables. La décision prise lors de sa réunion politique de janvier était largement attendue. Le taux de refinancement principal restera à 4,50 %, tandis que les taux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt se maintiendront respectivement à 4,75 % et 4,00 %. Cette décision souligne l’approche prudente de la BCE face aux incertitudes économiques.
La stabilité s’est également reflétée dans les stratégies d’actifs de la BCE, car aucun ajustement n’a été apporté au programme d’achat d’actifs (APP) et au programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP). Le portefeuille de l’APP devrait diminuer à un rythme régulier, sans réinvestissement des titres arrivant à échéance. Le PEPP, en revanche, se prépare à une réduction progressive d’un montant moyen de 7,5 milliards d’euros par mois, à partir du second semestre 2024, avec une suppression complète des réinvestissements d’ici la fin de l’année.
Le communiqué officiel de la BCE souligne que « la tendance à la baisse de l’inflation sous-jacente s’est poursuivie », attribuant cette tendance à l’effet modérateur du coût élevé du capital sur la demande, qui à son tour atténue les pressions inflationnistes.
En décembre, l’inflation dans la zone euro a légèrement augmenté, à 2,9 % sur un an, contre 2,4 % au plus bas de deux ans enregistré en novembre. Cette hausse, principalement attribuée aux fluctuations des prix de l’énergie, constitue la première hausse de l’inflation depuis avril 2023.
La BCE reste dépendante des données en matière d’inflation
Le Conseil des gouverneurs de la BCE est déterminé à ramener l’inflation vers son objectif de 2 % à moyen terme et a affirmé que les taux d’intérêt doivent rester suffisamment restrictifs pour atteindre cet objectif.
Ainsi, la BCE n’a pas annoncé d’assouplissement prochain de sa politique, soulignant sa satisfaction quant aux niveaux actuels des taux d’intérêt.
La trajectoire politique de la BCE reste fortement dépendante des données, promettant d’adapter le niveau et la durée de ses restrictions monétaires en fonction des nouveaux indicateurs économiques.
Cette position intervient dans un contexte de contraction de l’activité du secteur privé au sein de la zone euro, alors que les estimations flash de janvier de l’indice PMI HCOB se sont révélées inférieures aux attentes, dressant le tableau d’une économie confrontée à des vents contraires.
« L’économie de la zone euro devrait avoir stagné au dernier trimestre 2023. Les données disponibles continuent de signaler une faiblesse à court terme », a déclaré Lagarde dans son discours d’ouverture.
Pour l’instant, le message est clair : la stabilité est primordiale alors que la BCE navigue dans les eaux troubles d’une économie affaiblie avec pour objectif durable la stabilité des prix.