La Banque d’Angleterre a maintenu le taux d’intérêt à 5,25 %, avec une dissidence de Swati Dhingra préconisant une réduction de 0,25 %. Les projections prévoient que l’inflation chutera en dessous de l’objectif au deuxième trimestre 2024.
Lors de sa dernière réunion politique, la Banque d’Angleterre (BoE) a choisi de maintenir le taux d’escompte à 5,25 %, comme largement prévu, en envisageant une baisse de l’inflation et une légère hausse de la croissance économique au cours du prochain trimestre.
Huit membres ont voté en faveur de la décision de maintenir le taux inchangé. La BoE a notamment souligné son intention de maintenir des politiques monétaires suffisamment restrictives pour garantir que l’inflation revienne à son objectif de 2 % de manière durable à moyen terme.
Cependant, un dissident, Swati Dhingra, a appelé à une baisse des taux de 0,25 %.
Aucun membre du conseil d’administration n’a voté en faveur d’une augmentation des taux d’intérêt lors de la réunion de mars, marquant un changement par rapport aux deux précédentes et défiant les attentes d’au moins un vote belliciste.
La Banque d’Angleterre prévoit que la croissance économique s’accélèrera au premier semestre. Les services de la banque prévoient une croissance modeste du PIB de 0,1 % au premier trimestre 2024, avec des signes pointant vers une légère augmentation de la croissance de la production pour le deuxième trimestre.
Contribuant à cette trajectoire positive, les mesures budgétaires introduites dans le récent budget du printemps devraient stimuler le PIB d’environ 0,25 % au cours des prochaines années.
Des risques subsistent, notamment des perturbations commerciales sur la route de la mer Rouge
Malgré ces projections optimistes, des risques importants se profilent à l’horizon, notamment liés aux perturbations commerciales en provenance du Moyen-Orient. En outre, la politique monétaire restrictive actuelle fait sentir son impact sur l’ensemble de l’économie réelle, entraînant un ralentissement du marché du travail et atténuant les pressions inflationnistes.
Les tendances de l’inflation soulignent encore davantage le paysage économique, avec une inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC) sur 12 mois tombant à 3,4 % en février contre 4 % les mois précédents, légèrement en dessous des attentes du rapport sur la politique monétaire de février. La Banque d’Angleterre note que la baisse de l’inflation globale de l’IPC est largement due aux effets de base et à l’influence externe des prix de l’énergie et des biens.
L’inflation devrait tomber juste en dessous de l’objectif de 2 % au deuxième trimestre 2024, une prévision légèrement ajustée en raison du gel des taxes sur les carburants annoncé dans le budget. Toutefois, il devrait remonter à environ 2,75 % au cours du second semestre. Malgré l’assouplissement des conditions, le marché du travail reste relativement tendu par rapport aux normes historiques.
Les membres de la banque ont des opinions variées sur la mesure dans laquelle le risque de pressions inflationnistes persistantes a diminué. Un consensus suggère que des preuves supplémentaires de la persistance de l’inflation sont nécessaires avant d’envisager des ajustements de l’orientation de la politique monétaire.
Réactions du marché : chute des taux et de la livre sterling, reprise des actions britanniques
Les rendements des obligations d’État à deux ans, sensibles à la politique monétaire, ont chuté de plus de 10 points de base à 4,11 %, les marchés ayant interprété la position de la BoE comme conciliante, les attentes s’orientant désormais vers une baisse des taux d’ici l’été.
La livre sterling s’est affaiblie à 1,2720 par rapport au billet vert, effaçant les gains de jeudi qui ont suivi la réunion de la Fed.
Les actions britanniques ont rebondi, l’indice FTSE 100 grimpant de 1,35 % pour atteindre des sommets jamais vus depuis fin avril 2023. Les principaux gagnants incluent 3I Group (en hausse de plus de 6 %), Next (en hausse de 6 %), Anglo American (en hausse de plus de 5 %), Glencore (+3,5%) et Lloyds Banking Group (+3,3%).