Les Russes se préparent à des prix plus élevés alors que le rouble chute face au dollar et à l’euro.
La Banque centrale de Russie a annoncé qu’elle tiendrait une réunion extraordinaire mardi après que le rouble ait atteint sa valeur la plus basse en près de 17 mois lundi matin.
Alors que Moscou augmente ses dépenses militaires et que les sanctions occidentales pèsent sur ses exportations d’énergie, la devise est tombée sous le niveau psychologiquement important de 100 pour un dollar américain.
Il est cependant repassé au-dessus de la barre après l’annonce par la banque de la révision de son taux directeur, ce qui augmente la probabilité d’une augmentation des coûts d’emprunt qui soutiendrait le rouble en berne.
La réunion a été fixée après que le conseiller économique du président Vladimir Poutine, Maksim Oreshkin, a imputé la faiblesse du rouble à une « politique monétaire relâchée » dans un éditorial lundi pour l’agence de presse officielle Tass.
Il a déclaré qu’un rouble fort était dans l’intérêt de l’économie russe et qu’une monnaie faible « complique la restructuration économique et affecte négativement les revenus réels des gens ».
Les analystes disent que l’affaiblissement de la monnaie était dû à l’augmentation des dépenses de défense et à la baisse des exportations, en particulier dans le secteur du pétrole et du gaz naturel.
Importer plus et exporter moins signifie un excédent commercial plus petit, qui pèse généralement sur la monnaie d’un pays.
« Le facteur le plus fondamental est le changement structurel de l’économie russe », a déclaré Alexandra Prokopenko, chercheuse non résidente au Carnegie Russia Eurasia Center et ancienne responsable de la Banque centrale russe.
« La demande est maintenant tirée par les dépenses de l’État d’un complexe militaro-industriel plus large. Je veux dire ici non seulement les entreprises qui travaillent sur la guerre, mais aussi une partie très importante du secteur civil.
Faire pivoter l’ensemble de l’économie sur le pied de guerre non seulement fait grimper les importations, mais augmente également la perspective d’une aggravation de l’inflation, a-t-elle ajouté.
Pour aider à atténuer cette perspective, la Banque centrale a déclaré la semaine dernière qu’elle cesserait d’acheter des devises étrangères sur le marché intérieur jusqu’à la fin de l’année pour tenter de soutenir le rouble et de réduire la volatilité.
Certains Russes vivant à Moscou lundi semblaient préoccupés par l’affaiblissement de la monnaie.
« Les prix vont augmenter, ce qui signifie que le niveau de vie va baisser. Il a déjà chuté, et il tombera encore plus – il y a certainement plus de pauvres », a déclaré Vladimir Bessosedny, un enseignant à la retraite.
D’autres espéraient que la chute du rouble était temporaire et qu’elle se stabiliserait.
