À la rencontre de… Jasser Jebabli
Président de Civil Impact
Bonjour Jasser, peux-tu, en guise d’introduction, te présenter ?
Je suis ingénieur et consultant en énergie et environnement. Depuis 2019, je suis conseiller Climat et Jeunesse auprès de l’Envoyé Spécial à la Jeunesse des Nations Unies. J’ai co-fondé depuis quelques mois un Think-Do-Tank, nommé Parti Civil, autour de la transition écologique et la justice sociale. Franco-tunisien, je me bats, en France comme en Tunisie, pour l’engagement des jeunes dans la vie politique pour un véritable renouvellement générationnel.
Tu es président de Civil Impact, peux-tu nous en dire plus sur cet incubateur politique et sur vos actions ?
CIVIL IMPACT est un incubateur politique. Notre mission principale est de faire émerger une nouvelle génération de citoyens engagés : politiques, associatifs ou entrepreneurs sociaux. Nous organisons des formations gratuites ouvertes à toutes et à tous ainsi que des débats réguliers, ouverts à tous, sur des sujets d’actualités.
A travers notre formation, nous voulons donner aux citoyennes et citoyens tous les moyens et outils nécessaires pour accélérer son engagement citoyen. Nous donnons de l’ampleur à tout engagement citoyen. CIVIL IMPACT a permis à plein de citoyens, et surtout des jeunes, d’oser confronter le suffrage universel à travers les élections européennes ou municipales et bientôt les régionales. Après seulement 3 ans d’existence, nos alumnis siègent dans plein de conseils municipaux. Nous avons même un maire élu sur une liste citoyenne en Seine-Saint-Denis. Il s’agit d’un vrai accélérateur politique.
Et le plus important, c’est que nos participants forment une communauté. Une communauté qui leur permet de lancer des projets associatifs, entrepreneuriaux ou politiques.
Comment l’idée de Civil Impact a-t-elle émergée ? Quelles en sont les valeurs ?
Ils étaient quatre : Prisca, Nina, Yemsel et Nina. Ils se sont engagés dans la vie publique et politique sans qu’ils y soient formés. Et surtout, ils se sont engagés activement en 2017, l’année où la France a vécu un énorme changement politique. Leur volonté était de participer au renouvellement de la scène politique voulu par les français. L’idée était d’accompagner les citoyens à conquérir la vie publique à travers CIVIL IMPACT. Le renouvellement est devenu ainsi notre valeur principale au sein de CIVIL IMPACT. La preuve en est que les co-fondateurs ont choisi de laisser la main à Antoine Jochyms et moi en tant que Président et Vice-Président pour gérer notre incubateur tout en restant à nos côtés
Comment imagines-tu le futur de Civil Impact ?
Un avenir très prometteur. Je ne m’en doute pas. Les français ont soif d’engagement. Ils veulent servir l’intérêt public par tous les moyens possibles et notre devoir est de leur donner les moyens pour aller plus loin dans leur engagement. Certes, nous faisons cela à notre échelle mais notre équipe est déterminée à aller plus loin. Nous sommes en train de diversifier le panel de nos intervenants et des citoyens participants à nos formations. Nous lançons de plus en plus de cercles de débats citoyens que nous ouvrons à tous ceux qui s’intéressent à la chose publique dans toute la France. L’objectif est d’avoir un impact le plus large possible et de pouvoir ancrer l’engagement citoyen dans nos territoires dans les mois et années à venir.
Comment perçois-tu la relation actuelle entre les jeunes et la politique ? Existe-t-il, selon toi, quelque chose comme une « crise » de l’intérêt politique caractéristique de la nouvelle génération ?
Je pense qu’il y a un fossé à combler entre les jeunes et la politique. La notion de l’engagement politique a changé pour la nouvelle génération, dont je fais partie. La plupart des jeunes veulent plutôt s’engager pour des causes que dans des organisations partisanes ou syndicales traditionnelles. Ils ne veulent plus se soumettre à une idéologie ou stratégie politique imposée et veulent garder leur libre choix selon leurs convictions. Les partis doivent ainsi adapter leurs modèles et méthodes pour une meilleure implication des jeunes dans la vie publique et politique.
Mais indépendamment de la politique partisane, j’ai un simple message aux jeunes de ma génération : Il ne faut pas lâcher. Engageons-nous, de toutes les manières possibles, ne laissons pas les autres décider à notre place. N’oublions pas que les jeunes britanniques voulaient rester européens, mais avec une forte abstention des moins 25 ans, ils ont laissé les plus âgés décider leur avenir à leur place.
Curieux de découvrir d’autres portraits de jeunes engagés ?