Depuis des jours, on s’attendait à ce qu’un accord entre les parties belligérantes soit proche.
Israël a donné son feu vert mercredi à un accord visant à libérer certains otages détenus par le Hamas en échange de prisonniers palestiniens et d’une trêve de quatre jours à Gaza.
L’accord offre un répit après des semaines de guerre sauvage, même si les deux parties se sont engagées à reprendre les combats dès son expiration.
Le « gouvernement israélien a approuvé les grandes lignes de la première étape d’un accord aux termes duquel au moins 50 otages – femmes et enfants – seront libérés pendant quatre jours au cours desquels il y aura une accalmie dans les combats », selon un communiqué transmis à l’AFP. par Israël.
L’accord d’otages est « la bonne décision », a déclaré mardi soir le Premier ministre Benjamin Netanyahu avant une réunion du cabinet.
Mercredi matin, l’UE a déclaré qu’elle « se félicitait » de la trêve à Gaza, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, appelant à un « coup de pouce humanitaire ».
Environ 240 personnes, originaires d’Israël et de l’étranger, ont été kidnappées lors de l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.
Le gouvernement israélien a subi d’importantes pressions pour les rapatrier, le groupe militant palestinien affirmant fin octobre que 50 otages avaient été tués lors de frappes aériennes israéliennes. L’Observatoire de l’Europe ne peut pas vérifier ce chiffre de manière indépendante.
Une pause dans les combats entre Israël et le Hamas
Le Hamas a salué la « trêve humanitaire », affirmant que « les dispositions de cet accord ont été formulées conformément à la vision de la résistance ».
Après les déclarations du gouvernement israélien et du Hamas, le Qatar – qui a été un médiateur central dans les négociations – a confirmé qu’un accord sur une « pause humanitaire » dans la bande de Gaza avait été conclu.
« Le début de cette pause sera annoncé dans les prochaines 24 heures et durera quatre jours, avec possibilité de prolongation », a déclaré le ministère qatari des Affaires étrangères sur X.
Elle s’est félicitée du « succès » de sa médiation conjointe avec l’Egypte et les Etats-Unis.
Le Qatar, aux côtés de Cario et de Washington, s’efforce depuis des semaines d’obtenir la libération des otages détenus à Gaza en échange de la libération des prisonniers palestiniens et de la cessation des violences.
Le cessez-le-feu temporaire ne signifie pas la fin de la guerre, a prévenu mardi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
Il a déclaré qu’il souhaitait une reprise « en force » des opérations militaires après la trêve afin de « défaire » le Hamas et de « créer les conditions nécessaires pour ramener chez eux d’autres otages ».
« Le gouvernement israélien, l’armée israélienne et les forces de sécurité poursuivront la guerre pour rendre tous les otages, éliminer le Hamas et garantir qu’il n’y ait plus de menace pour l’État d’Israël depuis Gaza », a également confirmé le gouvernement après son vote.
« Nous confirmons que nos mains resteront sur la gâchette et que nos bataillons triomphants resteront aux aguets », a déclaré le Hamas.
Combien d’otages seront libérés ?
Les États-Unis s’attendent à ce que « plus de 50 » otages soient libérés par le Hamas, a déclaré un haut responsable de la Maison Blanche, précisant que trois Américains figuraient parmi ceux qui seraient libérés.
Le président américain Joe Biden s’est dit « extraordinairement satisfait ». La Russie a également salué l’accord. « C’est exactement ce que la Russie réclamait dès le début de l’escalade du conflit », a souligné sa porte-parole pour les affaires étrangères, Maria Zakharova.
Un haut responsable du Hamas a déclaré à l’AFP qu’il s’attendait à « un premier échange de 10 otages contre 30 prisonniers jeudi » et que « la trêve pourrait être prolongée ».
Si les 50 otages étaient libérés, le gouvernement israélien a suggéré que la libération de dix autres entraînerait une journée de pause supplémentaire.
Les organisations internationales et de nombreuses capitales étrangères multiplient leurs appels au cessez-le-feu sur fond de situation humanitaire catastrophique dans la petite enclave assiégée.
Les frappes israéliennes ont détruit des quartiers entiers, dévasté le système de santé et déplacé de vastes pans de la population, dont environ la moitié sont des enfants.
Plus de 11 000 Palestiniens ont été tués lors de l’offensive israélienne, selon le ministère de la Santé de Gaza. Il ne fait pas de différence entre les civils et les militants, même si environ les deux tiers des morts ont été identifiés comme étant des femmes et des mineurs.
Au moins 1 200 personnes ont été tuées lorsque plusieurs milliers de militants du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël le 7 octobre.