Plus de 100 corps ont été découverts dans un seul kibboutz, selon l’ONG Zaka.
Pendant 15 heures, Inbal Reich Alon a été enfermée dans un abri pendant que des hommes armés du Hamas tuaient et kidnappaient des dizaines d’Israéliens autour de sa maison, juste à l’extérieur de la bande de Gaza.
Cette femme de 58 ans se souvient avoir entendu des explosions samedi matin.
Reich Alon a d’abord pensé que le bruit était « une tempête », et non l’offensive à grande échelle du Hamas qui a tué plus d’un millier de personnes. Mais elle s’est vite rendu compte que sa petite communauté très unie était attaquée.
Elle et sa famille se sont réfugiées dans une pièce sécurisée de leur maison, conçue à l’origine pour protéger les habitants des tirs de roquettes.
Le bâtiment a été incendié par les assaillants. « Nous n’avions aucune idée de ce qui se passait », dit-elle, ajoutant qu’elle entendait des cris en arabe. Pendant des heures, son mari et ses enfants « n’ont pas lâché » la poignée de la porte du refuge, qui ne se verrouille pas, comme il est d’usage dans ce type de structure.
Elle a réussi à s’échapper et réside désormais dans un hôtel au bord de la mer Morte avec environ 150 autres habitants du kibboutz Beeri, dans le sud d’Israël.
Mais d’autres n’ont pas eu autant de chance. Rien que dans son kibboutz, « plus de 100 » personnes ont été tuées, a indiqué la porte-parole de l’ONG Zaka, qui a participé à l’identification des corps.
« Il y a eu beaucoup, plus de 100 » morts, a déclaré le porte-parole Moti Bukjin. Les hommes du Hamas « ont tiré sur tout le monde, ils ont assassiné des enfants, des bébés, des personnes âgées, tout le monde de sang-froid », a-t-il ajouté.
Ces morts faisaient partie d’une attaque sur plusieurs fronts menée par des militants du Hamas contre des villes israéliennes proches de la bande de Gaza samedi dernier.
Des hommes armés du Hamas se sont rendus dans 22 endroits en dehors de la bande de Gaza, y compris des villes et d’autres communautés situées jusqu’à 24 kilomètres de la frontière.
L’armée israélienne a déclaré que plus de 1 000 personnes étaient mortes en Israël depuis l’incursion de samedi. Plus de 150 personnes ont été kidnappées par le Hamas. À Gaza et en Cisjordanie, 830 personnes ont été tuées, selon les autorités.
« Ils ont tiré sur des enfants, des bébés, des personnes âgées, n’importe qui »
Dans le kibboutz de Kfar Aza, les corps de citoyens israéliens et de combattants du Hamas gisent toujours à côté des restes de maisons incendiées – alors que les soldats viennent tout juste de commencer leurs efforts de collecte.
Un habitant a décrit les événements déchirants de samedi : « (Les militants) sont entrés dans chaque maison, dans chaque pièce, partout.
« Ils brûlaient leur maison avec eux à l’intérieur pour mourir », a-t-il déclaré.
« Ils ont tiré sur des enfants, des bébés, des personnes âgées, n’importe qui. Personne n’était à l’abri. La première victime était une femme de 90 ans qui était assise sur son porche. Elle les a vu arriver et elle a été abattue. »
Un autre résident a décrit les heures passées à se cacher des hommes armés : « Nous sommes restés dans cette salle de panique pendant plus de 30 heures, je pense. Ensuite, ils ont cassé les fenêtres et ont commencé à tirer partout. Je pense qu’à un moment donné, ils ont tiré sur la porte de la salle de panique.
Israël a déclaré qu’il avait largement sécurisé la frontière de Gaza et qu’il évacuait les villes voisines où les corps de 1 500 militants du Hamas avaient été retrouvés mardi.
