Cette décision fait suite à des plaintes selon lesquelles ces paquebots sont une horreur et causent des dommages environnementaux.
La ville française de Bordeaux est depuis longtemps une destination prisée des bateaux de croisière. Le nombre de paquebots qui accostent dans le centre-ville a doublé au cours des dix dernières années.
Les autorités ont cherché à réduire leur présence dans la ville et ont jusqu’à présent réussi à limiter leur nombre à 40 par an.
Mais le maire Pierre Hurmic a désormais déclaré qu’il souhaitait une interdiction totale des bateaux de croisière dans le centre-ville.
Les habitants se plaignent qu’ils gâchent la beauté de la ville et génèrent de la pollution.
Bordeaux se bat contre les navires de croisière disgracieux
Les paquebots de croisière voyagent vers l’intérieur des terres depuis l’océan Atlantique jusqu’à Bordeaux via l’estuaire de la Gironde et sont actuellement autorisés à accoster au Port de la Lune.
Étant donné que ce lieu est situé au cœur de la ville historique et fait partie du site du patrimoine mondial de l’UNESCO, les autorités bordelaises ont proposé de déplacer le site d’amarrage plus au nord, sur une zone le long de la rive droite de la Garonne.
De cette façon, les navires seraient positionnés en aval du pont levant Chaban-Delmas et à l’écart des sites historiques du centre-ville.
Cette décision fait suite à des plaintes selon lesquelles ces paquebots sont une horreur et causent des dommages environnementaux.
« De plus en plus de Bordelais sont gênés par l’arrivée des bateaux de croisière dans le centre-ville, c’est de plus en plus désagréable », a déclaré à l’AFP le maire Hurmic, membre du parti écologiste.
Il a ajouté qu’ils ressemblaient à « de véritables bâtiments flottants dans certains des quartiers les plus esthétiques de la ville ».
« Visuellement, ce ne sont pas les plus beaux », a confié à l’AFP un Bordelais, tandis qu’un autre les qualifiait de « gros pollueurs » n’ayant « pas leur place en centre-ville ».
L’interdiction des croisières à Bordeaux suscite des résistances
Les passagers des navires de croisière apportent des revenus à la ville, ce qui signifie que la proposition de déplacer le site d’amarrage hors du centre a été controversée.
Dans une interview au journal régional Sud Ouest en juillet, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Bordeaux-Gironde, Patrick Seguin, affirmait qu’un déplacement du quai « aurait de lourdes conséquences sur le commerce bordelais ».
Les passagers affluent à Bordeaux pour son vin et peuvent dépenser des centaines de dollars par jour pour acheter des bouteilles.
Georges Simon, président de l’association de commerçants et artisans Bordeaux Mon Commerce, a déclaré à l’AFP qu’il soutenait les raisons environnementales de la démarche mais qu’il restait inquiet.
« Si les touristes s’arrêtent à Bordeaux, c’est pour visiter Bordeaux. Ce n’est pas pour visiter des quais vides à quelques kilomètres du centre-ville. Il faudra trouver une solution », a-t-il déclaré.
Les autorités locales ont annoncé qu’une navette fluviale et des services de bus seraient mis en place pour transporter les passagers vers le centre-ville.