L’exploration grecque du gaz naturel dans la mer Égée a fait craindre à Greenpeace que la faune marine, comme les dauphins et les baleines, soit menacée.
Greenpeace a lancé un appel fort à la Grèce, l’exhortant à abandonner son ambitieux projet d’exploration de gaz en haute mer en Méditerranée.
Citant des recherches récemment publiées, l’organisation environnementale affirme que l’impact du projet sur les baleines et les dauphins en voie de disparition est bien plus important qu’on ne le pensait auparavant.
Une enquête menée l’année dernière dans les eaux au large du sud-ouest de la Grèce et de la Crète, zones prévues pour des forages exploratoires, a révélé la présence constante de mammifères marins tout au long de l’année, aussi bien en hiver qu’en été, réaffirmant les conclusions précédentes.
Une zone d’une grande importance environnementale
La région sous surveillance pour l’exploration gazière coïncide en grande partie avec la fosse hellénique, englobant les eaux les plus profondes de la Méditerranée à une profondeur stupéfiante de 5 267 mètres (17 300 pieds).
Cette tranchée constitue un habitat crucial pour la population clairsemée de cachalots et d’autres mammifères marins déjà menacés par la pêche, les collisions avec des navires et la pollution plastique.
Les mesures de protection environnementales existantes pour le projet limitent l’exploration à la saison hivernale afin de minimiser les effets négatifs sur les périodes de reproduction des baleines et des dauphins. Cependant, un rapport publié jeudi dans la revue Endangered Species Research indique qu’au moins quatre espèces de cétacés, dont les cachalots et les baleines à bec de Cuvier, habitent la région toute l’année.
Kostis Grimanis de Greenpeace Grèce a souligné l’énorme importance écologique de cette région méditerranéenne, condamnant le gouvernement et les compagnies pétrolières pour leur poursuite incessante de l’exploration d’hydrocarbures dans ces eaux.
Il a qualifié cela de « crime absurde contre la nature » qui non seulement met en danger des espèces marines emblématiques, mais met également en péril la lutte contre la crise climatique en cherchant à exploiter les combustibles fossiles sous-marins.
Greenpeace a appelé le gouvernement grec à révoquer tous les permis de forage offshore
En 2019, la Grèce a accordé des droits d’exploration pour deux blocs de fonds marins au sud et au sud-ouest de la Crète à un consortium énergétique international, tandis que des projets plus petits sont en cours au nord.
Cette année, ExxonMobil et la société grecque Helleniq Energy ont achevé une étude sismique de trois mois des fonds marins des deux principaux blocs, le premier forage exploratoire pouvant commencer en 2025, selon le gouvernement grec. Les autorités assurent que les normes environnementales les plus strictes sont respectées.
L’étude sismique, impliquant l’utilisation d’explosions soniques pour identifier des gisements potentiels de gaz, soulève des inquiétudes quant à son impact sur les cétacés sensibles au bruit. Une technologie de sonar similaire utilisée par les navires de guerre a été associée à des conséquences mortelles pour les baleines, et les experts suggèrent que les études sismiques peuvent avoir des effets similaires. De plus, le forage et l’extraction de gaz entraîneraient un bruit sous-marin important, comme le soulignent les environnementalistes.
Le récent rapport, compilé par Greenpeace Grèce en collaboration avec l’Université d’Exeter et l’Institut de recherche sur les cétacés Pelagos basé à Athènes, a documenté des rencontres avec au moins cinq espèces de cétacés, dont 14 cachalots, au cours de l’hiver 2022, à la suite de recherches antérieures menées au cours de l’hiver 2022. les mois d’été.