A road leads past a wind turbine stands on the Aegean island of Tilos, August 2018

Jean Delaunay

Eurovues. En Grèce, les réalisations en matière d’énergies renouvelables ne sont pas du vent

Le vent ne nous amènera qu’à mi-chemin de notre objectif. Le temps presse : l’énergie éolienne, solaire, marémotrice et le stockage du carbone devront tous être sur la table si nous espérons atteindre notre objectif, écrit le ministre grec de l’Environnement et de l’Énergie, Theodoros Skylakakis.

Le potentiel de l’économie bleue en tant que moteur du développement durable mondial sera au premier plan cette semaine lorsque le gouvernement grec accueillera la neuvième conférence Notre Océan ici à Athènes, avec en toile de fond la mer Méditerranée.

Depuis 2014, des personnalités du gouvernement, des entreprises, de la société civile et du monde universitaire se réunissent lors de cet événement annuel pour relever certains des plus grands défis des océans, comme le changement climatique, la surpêche, la pollution et la perte de biodiversité.

Au cours de cette période, la communauté internationale a mobilisé 2 160 engagements d’une valeur de plus de 130 milliards de dollars (119,7 milliards d’euros) et protégé des centaines de milliers de kilomètres carrés d’océan.

Mais bâtir une économie bleue durable implique autant la création d’emplois bien rémunérés pour les populations terrestres que la conservation en mer. Les dernières données économiques montrent que, dans l’ensemble, les investissements durables dans les océans génèrent des bénéfices au moins cinq fois supérieurs aux coûts.

La seule réunion de l’année dernière au Panama a donné lieu à 341 nouveaux engagements d’action d’une valeur estimée à 19,9 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros). Cette année, nous appelons les participants à faire des annonces encore plus ambitieuses.

La Grèce, pour sa part, profitera de l’occasion, parmi d’autres priorités et engagements environnementaux très importants, pour présenter également les progrès rapides que nous réalisons dans le développement de l’énergie éolienne offshore, qui est extrêmement prometteur pour accélérer nos efforts pour atténuer le changement climatique, renforcer la sécurité énergétique et créer des milliers d’emplois bien rémunérés ici et dans le monde.

Battre encore et encore des records en matière d’énergies renouvelables

Notre étape la plus symbolique en matière de décarbonation a peut-être eu lieu en octobre 2022, lorsque les sources d’énergie renouvelables – éolienne, solaire et hydraulique – ont pu répondre à 100 % de la demande en électricité du pays pendant cinq heures consécutives.

Nous sommes impatients de battre ce record encore et encore, en maximisant l’énergie produite par les SER dans notre mix énergétique diversifié – comprenant à la fois des « carburants de transition » et des énergies renouvelables.

Cela peut paraître insignifiant, mais à l’époque, les énergies renouvelables ne représentaient qu’environ la moitié de notre mix énergétique. Pendant de courtes périodes, l’éolien terrestre a enregistré à lui seul une pénétration de plus de 70 % dans le réseau électrique, illustrant l’étendue des ressources éoliennes de la Grèce.

Nous avons tous encore un long chemin à parcourir pour parvenir à une économie carboneutre d’ici 2050 – notre meilleure chance d’éviter les pires impacts du changement climatique, qui constitue aujourd’hui de loin la plus grande menace pour nos océans.

Un homme marche à côté de panneaux solaires dans un parc photovoltaïque sur l'île égéenne de Chalki, novembre 2021
Un homme marche à côté de panneaux solaires dans un parc photovoltaïque sur l’île égéenne de Chalki, novembre 2021

L’année suivante, le gouvernement a annoncé un plan visant à améliorer considérablement ces performances en s’associant à la société énergétique grecque HERENA pour installer au moins deux gigawatts de capacité éolienne offshore d’ici 2030, soit suffisamment pour alimenter environ 1,5 million de foyers.

Les deux premières licences pour des parcs éoliens pilotes offshore ont été attribuées. Nous nous préparons actuellement à mettre aux enchères une deuxième phase de licences pilotes et à mener une nouvelle série de mesures afin de préparer des sites supplémentaires pour les investisseurs potentiels.

Non seulement le plan nous aidera à réduire nos émissions et à respecter nos obligations internationales, mais il soutiendra également certaines de nos principales industries comme la construction navale et les fabricants de câbles.

Pleinement conscient et confiant dans les capacités et le potentiel du pays, le gouvernement cherche à collecter des informations sur les licences pilotes de parcs éoliens offshore, pour tester et développer davantage la chaîne d’approvisionnement nécessaire pour soutenir les prochaines phases du projet.

Si pas maintenant, alors quand?

Nous avons tous encore un long chemin à parcourir pour parvenir à une économie carboneutre d’ici 2050 – notre meilleure chance d’éviter les pires impacts du changement climatique, qui constitue aujourd’hui de loin la plus grande menace pour nos océans.

Mais, selon l’AIE, les ajouts de capacités renouvelables mondiales ont augmenté de près de 50 % pour atteindre 510 gigawatts en 2023, soit l’expansion la plus rapide des deux dernières décennies. Le Conseil mondial de l’énergie éolienne prévoit que 380 gigawatts supplémentaires de capacité éolienne offshore seront ajoutés au cours de la prochaine décennie.

Bien entendu, accélérer le déploiement de l’énergie éolienne ne nous permettra qu’à mi-chemin de notre objectif. Le temps presse : l’énergie éolienne, solaire, marémotrice, les transports, la conservation et le stockage du carbone devront tous être sur la table si nous espérons atteindre notre objectif.

Quel meilleur endroit pour participer à cet important effort mondial que la Conférence Notre Océan, entourée par les eaux turquoise de la Méditerranée ? Si ce n’est pas ici, alors où ? Si pas maintenant, alors quand?

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