À la rencontre de… Etienne Loos
Référent des Jeunes avec Macron pour le département du Nord
Bonjour Etienne, et merci d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions sur toi et ton engagement ! Est-ce que tu peux dans un premier temps te présenter ?
Je m’appelle Etienne Loos, j’ai 21 ans et je suis strasbourgeois d’origine. J’ai toujours été très intéressé par la chose publique, dès mon plus jeune âge je regardais les débats à la télévision et je lisais pas mal d’ouvrages sur la politique.
C’est assez naturellement qu’en 2017, en voyant l’émergence d’un nouveau parti « En Marche ! », je me suis dit « pourquoi pas ? ». En réalité ce n’était pas pour éviter le clivage gauche/droite, qui peut parfois avoir du bon, mais plutôt par haine des postures et par passion pour le pragmatisme. J’ai vu l’émergence d’un nouveau parti, dirigé par quelqu’un qui avait des idées novatrices et une vision progressiste sur de nombreux sujets de société et ça m’a plu de me lancer là-dedans.
Lors de la campagne des législatives j’ai pu m’occuper de la communication d’un député, c’est souvent ce que l’on confie aux jeunes parce que l’on connait leur capacité à manier les réseaux sociaux. C’est un bon moyen de commencer. Assez rapidement je me suis engagé chez les JAM (Jeunes avec Macron) et aujourd’hui je suis chargé de mission sur le pouvoir d’achat étudiant et référent des JAM59.
As-tu trouvé que le fait d’être jeune était plutôt un frein ou un tremplin ?
J’imagine que cela dépend des partis politiques. Chez « En Marche ! », je trouve que c’est une vraie qualité, c’est-à-dire qu’à partir du moment où le président a été élu à moins de 40 ans, qui oserait reprocher à quelqu’un d’être jeune ? Et puis c’est un argument qui n’a aucun sens et qui révèle plutôt la faiblesse de son interlocuteur. Au contraire, je pense que c’est un mouvement qui utilise les compétences de chacun en fonction de ce qu’elles sont et qui sait faire abstraction du reste.
Pourquoi continues-tu d’être engagé ?
La politique, c’est une passion et j’ai un attrait pour le service public qui est très fort. C’est assez paradoxal car j’étudie en école de commerce (SKEMA), ou l’on entend le plus souvent parler de secteur privé. La réalité c’est que j’ai toujours voulu faire une classe préparatoire, ce qui m’a mené vers une école de commerce. Mais ma mère est fonctionnaire et j’ai toujours été élevé dans la culture et le respect des institutions. Plus qu’engagé pour un parti, je dirais qu’aujourd’hui je suis « gouvernemental », c’est-à-dire que j’ai envie que ça fonctionne et donc j’essaye de mettre la main à la pâte très humblement à mon échelle.
Quelles sont les valeurs que tu défends aujourd’hui à travers ton engagement ?
Il y a plusieurs sujets qui me tiennent particulièrement à cœur :
Le premier c’est celui de l’éducation et de l’enseignement parce qu’à mon sens c’est la base de tout et notamment de l’unité d’une nation. C’est pour cela que je suis particulièrement investi sur la thématique du pouvoir d’achat étudiant. Le gouvernement fait énormément sur ces sujets et on peut encore faire plus. Il y a eu une belle revalorisation des bourses à la rentrée, il y a des dispositifs d’aide qui sont très développés mais étant en école de commerce je vois aussi le revers de la médaille. Dans un cadre privé comme celui-là, il y a beaucoup de gens qui sont freinés par des frais d’inscription excessifs. Le débat amorcé par la Ministre Frédérique Vidal, autour de la diversité dans les grandes écoles est passionnant et je pense qu’il a vraiment lieu d’être afin de briser une part de la fracture sociale qui existe et de répondre aux attentes d’une partie des étudiants français.
Le deuxième c’est celui des violences sexistes et sexuelles dans les grandes écoles, je pense que l’on connait très bien ce sujet-là dans les universités mais que dans les grandes écoles il y a encore beaucoup à faire. Il existe encore malheureusement des modes de fonctionnement assez occultes, malsains et inhérents à certaines écoles, qui sont basés sur un modèle dominateur des présidents d’asso et sur la culture du bizutage. Là encore je pense que c’est un sujet qui met tout le monde d’accord, c’est-à-dire bien au-delà des clivages et des partis. C’est un des combats que je souhaite mener.
L’engagement est assez chronophage, comment concilies-tu l’engagement, la vie personnelle, les études ?
La réalité c’est que je dors peu. Evidement ce n’est pas toujours facile mais je pense que je m’en sors bien. Je suis en double diplôme de droit, j’ai à peu près 40h de cours par semaine, je suis président d’association par ailleurs, ce qui me prend énormément de temps, et je suis en plus référent des jeunes avec Macron, engagé dans la campagne de Violette Spillebout à Lille, je fais un peu de sport à côté, j’ai une vie perso… ça fait beaucoup. La recette c’est qu’il faut savoir déléguer et s’appuyer sur des gens compétents et passionnés.
Pour autant, j’ai toujours su privilégier ce que je voulais privilégier, en l’occurrence les études et les expériences professionnelles, qui sont toujours passées avant, ce qui sera toujours le cas d’ailleurs. Quand on est jeune les gens ont souvent l’impression qu’on peut compter sur nous tout le temps. La réalité c’est que pas du tout, et parfois même moins que les autres, parce que l’on a des obligations à peu près partout. Je n’éprouve aucune culpabilité à dire non à quelqu’un parce que j’ai un travail à rendre le lendemain en classe.
Trouves-tu que le gouvernement s’adresse assez aux jeunes ?
On ne s’adressera jamais assez aux jeunes. Mais il y a des figures du gouvernement qui ont cette volonté-là, je pense à Gabriel Attal par exemple, ou à la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui a été présidente d’université et qui le fait avec beaucoup de talent.
Mais je pense que la bonne question est de savoir à qui l’on souhaite s’adresser. Trop souvent on a tendance à parler aux même jeunes, à ceux qui s’intéressent aux débats et qui lisent Le Monde ou Le Figaro le matin avant de partir à l’école. La réalité c’est que si l’on veut réussir à être audible par les jeunes de cités c’est différent. Aujourd’hui, ceux qui arrivent à se faire entendre et comprendre dans ces milieux, sont ceux qui en sont eux-mêmes issus. Les rappeurs par exemple sont des modèles pour une grande partie des jeunes français et leurs paroles ont valeur d’évangile pour beaucoup. Tout est une histoire de codes. Si l’on veut s’adresser à quelqu’un il faut maitriser et adopter ses codes. Ce sont deux mondes qui ont trop longtemps été séparés. Je pense que demain, la personne qui arrivera à parler à tout le monde aura gagné.
Que répondrais-tu aux jeunes qui considèrent que ça ne sert à rien de s’engager aujourd’hui ?
Je pense qu’il ne faut pas laisser les autres choisir pour soi. Si on veut s’engager aujourd’hui, parce que ce n’est pas une obligation, il ne faut pas avoir peur de le faire. Pour autant je peux comprendre les réticences et les doutes. Prenons l’exemple d’un jeune qui va partager un article qui lui a plu sur Facebook, si cet article paraît un peu trop sérieux, il sera sans nul doute stigmatisé par ses camarades, parce qu’il a osé se mêler d’une chose qui est supposément trop importante pour lui. C’est triste, parce qu’il y a plein de jeunes qui ont des idées sur tout. Sur les réseaux sociaux par exemple, quand on like quelque chose, quand on commente, c’est une prise de position. Un réseau social c’est un sondage perpétuel. Pour autant, si l’on prend la part de ces personnes-là qui réussissent à s’engager et à dire à haute voix devant un public ce qu’elles pensent, il y en a très peu.