Cette semaine, les investisseurs se concentreront sur les données d’inflation des principales économies de la zone euro, à la recherche d’indices sur l’évolution des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE).
Certaines données économiques clés détermineront le sentiment du marché, les indices des prix à la consommation (IPC) des principaux pays européens devant être sous les projecteurs cette semaine. De plus, les dépenses de consommation personnelle (PCE) seront au centre des préoccupations des investisseurs cherchant à évaluer les trajectoires des taux d’intérêt des banques centrales.
L’Europe
Suite aux données d’inflation plus élevées que prévu en provenance du Royaume-Uni la semaine dernière, les principales économies, dont l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie, s’apprêtent à publier cette semaine leur IPC estimé pour le mois de mai.
Au niveau national, l’Allemagne publiera mercredi l’IPC préliminaire pour le mois de mai. L’inflation du pays s’est établie à 2,2 % sur un an, comme en mars, et s’est ralentie par rapport à 2,5 % en février. L’Espagne et l’Italie s’apprêtent toutes deux à publier jeudi leur IPC préliminaire pour le mois de mai. L’inflation espagnole a légèrement augmenté à 3,3 % en avril, contre 3,2 % en mars, tandis que l’inflation italienne a ralenti à 0,8 % en avril contre 1,2 % le mois précédent. La France sera la dernière économie de ce groupe à publier son IPC préliminaire, attendu vendredi. L’inflation du pays est également tombée à 2,2 % en avril, contre 2,3 % en mars.
L’inflation composite de l’UE sera publiée vendredi après les données françaises. Le taux d’inflation global de la zone euro s’est ralenti à 2,4 % sur un an en avril, comme en mars, marquant ainsi son niveau le plus bas depuis trois ans. L’inflation sous-jacente, hors produits alimentaires et énergie, a baissé pour le neuvième mois consécutif, à 2,7 %. Alors que l’inflation se rapproche du niveau cible de 2% fixé par la BCE, la banque centrale devrait entamer une baisse des taux en juin. Toutefois, le consensus suggère que l’inflation globale pourrait légèrement augmenter pour atteindre 2,5 % en mai. Un résultat plus positif que prévu pourrait atténuer les espoirs d’une baisse des taux et exercer une pression supplémentaire sur les marchés actions.
Au Royaume-Uni, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) et plusieurs membres du Comité de politique monétaire (MPC) témoigneront jeudi sur l’inflation et les perspectives économiques devant le Comité du Trésor du Parlement. Cet événement sera crucial pour le marché régional, car le pays a récemment publié des données IPC plus élevées que prévu. L’inflation s’est ralentie à 2,3 % en avril, soit un chiffre supérieur aux 2,1 % estimés, bien qu’en baisse significative par rapport aux 3,2 % du mois précédent. Par conséquent, les espoirs que la BoE mette en œuvre une baisse des taux en juin se sont affaiblis. De plus, le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, s’exprimera jeudi lors du dîner annuel de l’Association irlandaise des gestionnaires d’investissement à Dublin, offrant de plus amples informations sur l’orientation de la politique monétaire de la banque centrale.
Les Etats Unis
À Wall Street, l’accent sera mis sur les indicateurs économiques clés des États-Unis, notamment l’indice de confiance des consommateurs CB pour mai, le PIB préliminaire du premier trimestre et l’indice PCE pour avril. Le rallye de Wall Street a semblé perdre de son élan la semaine dernière. Le ralentissement des données économiques et la persistance de l’inflation pourraient continuer de peser sur la confiance du marché.
La confiance des consommateurs est tombée à 97,0 en avril, le niveau le plus bas depuis juillet 2022, et une forte baisse par rapport à 104,7 en mars. Selon le Conference Board, « les consommateurs sont devenus moins positifs quant à la situation actuelle du marché du travail », a déclaré Dana M. Peterson, économiste en chef.
La croissance du PIB aux États-Unis a également ralenti au premier trimestre, le chiffre initial étant enregistré à un rythme annualisé de 1,6 %, contre 3,4 % au trimestre précédent. Le chiffre préliminaire du PIB, attendu cette semaine, constitue la deuxième estimation. Selon la première lecture, les dépenses de consommation ont contribué à la croissance du PIB à hauteur de 1,68%, tandis que les exportations l’ont réduite de 0,86%.
L’indice PCE est considéré comme l’indicateur préféré de la Réserve fédérale, car il reflète l’abordabilité des biens et services par les consommateurs. Aux côtés de l’IPC, il constitue une mesure clé de l’inflation aux États-Unis. Au premier trimestre, le PCE a augmenté à un rythme annualisé de 3,4%, marquant la plus forte hausse en un an. Sur une base mensuelle, l’indice annuel PCE a augmenté de 2,7 % en mars, contre 2,5 % en février, et a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2023. Ces données suggèrent que l’inflation reste élevée aux États-Unis.
Asie
Les principales données économiques de la région Asie-Pacifique cette semaine comprennent l’IPC australien pour avril, l’indice PMI manufacturier et des services chinois pour mai et l’IPC de base de Tokyo pour mai au Japon.
L’inflation annuelle en Australie a rebondi à 3,5 % en mars contre 3,4 % en février tandis que l’IPC de base annuel au Japon s’est refroidi à 1,6 % en avril. La trajectoire divergente des taux d’inflation des deux pays asiatiques pourrait continuer à creuser l’écart entre les rendements de leurs obligations d’État respectives, ce qui pourrait conduire à une nouvelle faiblesse du yen japonais par rapport au dollar australien.
Dans le même temps, la reprise économique de la Chine a montré des signes d’accélération ces derniers mois, avec un indice PMI manufacturier en hausse pour le deuxième mois consécutif en avril. Les indices PMI du secteur manufacturier et des services devraient poursuivre leur expansion en mai. Cependant, le regain de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine a récemment pesé sur ses marchés boursiers.
En outre, l’OPEP et ses alliés tiendront une réunion virtuelle samedi pour discuter de leur volume de production commun pour les mois à venir. Les pays membres menés par l’Arabie saoudite et la Russie ont convenu de prolonger la réduction de la production de 2,2 millions de barils par jour jusqu’à fin juin. Le groupe maintiendra probablement le niveau de réduction de sa production pour stabiliser les prix du brut.