C’est la deuxième fois cette année que la société énergétique augmente ses attentes en matière de production.
La société énergétique française EDF prévoit une production nucléaire de 358 à 364 térawattheures (TWh) cette année, selon un communiqué publié mercredi par la société.
Il s’agit d’une légère hausse par rapport à la prévision précédente de 340 à 360 TWh – et c’est la deuxième fois que la fourchette est relevée cette année.
EDF a cité plusieurs raisons pour expliquer cette amélioration, notamment une meilleure gestion des arrêts de centrales et des réparations des installations.
Sous la direction de son PDG Luc Rémont, EDF a travaillé ces dernières années pour résoudre les problèmes de corrosion des réacteurs.
En raison de matériels défaillants, la production nucléaire française est tombée en 2022 à son plus bas niveau depuis la fin des années 1980.
La soi-disant « crise de corrosion » du pays est arrivée à un moment inopportun, alors que l’Europe s’est retrouvée sevrée de l’énergie russe après l’invasion de l’Ukraine.
De 2022 à 2023, EDF a néanmoins réussi à augmenter la production nucléaire d’environ 15 %, selon les données du LSEG et d’EnAppSys.
La France devrait désormais exporter des quantités records d’électricité cette année – en partie grâce au rebond de la production nucléaire.
EDF compte également sur un nouveau réacteur à Flamanville, dans le nord-ouest de la France, qu’elle espère raccorder à son réseau dans les semaines à venir.
L’annonce de mercredi intervient moins de 24 heures après que Luc Rémont ait critiqué la bureaucratie française pour avoir retardé les projets énergétiques.
« C’est un enfer d’investir en France pour des raisons réglementaires… Les délais administratifs ne peuvent tout simplement pas être comparés à ce que nous connaissons dans d’autres parties du monde », a déclaré Rémont lors de la conférence annuelle de l’Union française de l’électricité (UFE).
« Et il ne s’agit pas seulement d’énergies renouvelables ; c’est un enfer de connecter un utilisateur industriel ou un centre de données au réseau électrique », a-t-il ajouté.
La France espère atteindre son objectif de neutralité d’ici 2050, un objectif qui est sans doute compliqué par ces charges administratives.