EDF headquarters in La Defense business district in Paris, France. 2 September 2022.

Milos Schmidt

EDF relève ses objectifs de production nucléaire après la crise de la corrosion

C’est la deuxième fois cette année que la société énergétique augmente ses attentes en matière de production.

La société énergétique française EDF prévoit une production nucléaire de 358 à 364 térawattheures (TWh) cette année, selon un communiqué publié mercredi par la société.

Il s’agit d’une légère hausse par rapport à la prévision précédente de 340 à 360 TWh – et c’est la deuxième fois que la fourchette est relevée cette année.

EDF a cité plusieurs raisons pour expliquer cette amélioration, notamment une meilleure gestion des arrêts de centrales et des réparations des installations.

Sous la direction de son PDG Luc Rémont, EDF a travaillé ces dernières années pour résoudre les problèmes de corrosion des réacteurs.

En raison de matériels défaillants, la production nucléaire française est tombée en 2022 à son plus bas niveau depuis la fin des années 1980.

La soi-disant « crise de corrosion » du pays est arrivée à un moment inopportun, alors que l’Europe s’est retrouvée sevrée de l’énergie russe après l’invasion de l’Ukraine.

De 2022 à 2023, EDF a néanmoins réussi à augmenter la production nucléaire d’environ 15 %, selon les données du LSEG et d’EnAppSys.

La France devrait désormais exporter des quantités records d’électricité cette année – en partie grâce au rebond de la production nucléaire.

EDF compte également sur un nouveau réacteur à Flamanville, dans le nord-ouest de la France, qu’elle espère raccorder à son réseau dans les semaines à venir.

L’annonce de mercredi intervient moins de 24 heures après que Luc Rémont ait critiqué la bureaucratie française pour avoir retardé les projets énergétiques.

« C’est un enfer d’investir en France pour des raisons réglementaires… Les délais administratifs ne peuvent tout simplement pas être comparés à ce que nous connaissons dans d’autres parties du monde », a déclaré Rémont lors de la conférence annuelle de l’Union française de l’électricité (UFE).

« Et il ne s’agit pas seulement d’énergies renouvelables ; c’est un enfer de connecter un utilisateur industriel ou un centre de données au réseau électrique », a-t-il ajouté.

La France espère atteindre son objectif de neutralité d’ici 2050, un objectif qui est sans doute compliqué par ces charges administratives.

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