L’ex-mari de Gisèle Pelicot a invité des dizaines d’autres hommes à la violer alors qu’elle était inconsciente et a conservé des enregistrements de ses actes et de leurs actes.
L’ex-mari de Gisèle Pelicot a refusé de faire appel de sa peine de 20 ans de prison pour avoir drogué et violé sa femme et permis à des dizaines d’autres hommes de la violer alors qu’elle gisait inconsciente dans une affaire qui a consterné la France.
L’avocat de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, a déclaré lundi à la chaîne France Info qu’il souhaitait épargner à son ex-femme l’épreuve d’un nouveau procès, même si elle a également admis qu’un nouveau procès pourrait également entraîner une peine plus lourde pour son client.
Zavarro a déclaré que Dominique Pelicot estime que « la page judiciaire doit être tournée et que ce chapitre doit être considéré comme clos ».
Le tribunal l’a déclaré coupable de viol et de toutes les autres accusations portées contre lui et l’a condamné à 20 ans de prison, la peine maximale possible. Il ne pourra pas demander une libération anticipée tant qu’il n’aura pas purgé au moins les deux tiers de sa peine.
Gisèle Pelicot, 72 ans, a déclaré lors du procès qu’elle pensait avoir été violée alors qu’elle était droguée par son mari d’alors et d’autres hommes invités chez elle plus de 200 fois entre 2011 et 2020.
Elle n’était au courant de ces viols que lorsque son ex-mari a été surpris en train de filmer les jupes de clientes dans un supermarché près du domicile du couple à Mazan. Les détectives enquêtant sur l’affaire ont trouvé de nombreuses vidéos maison des abus sur un disque dur et sur son téléphone.
Zavarro a ajouté que 17 des 50 hommes qui ont également été reconnus coupables ce mois-ci au cours du procès de trois mois feraient appel de leur condamnation.
Le tribunal d’Avignon, dans le sud de la France, a prononcé des peines allant de trois à 15 ans d’emprisonnement contre les 50 hommes, reconnus coupables de viol, de tentative de viol et d’agression sexuelle.
Le procès a retenu l’attention des médias en France et dans le monde entier et a suscité une prise de conscience nationale sur la culture du viol. Gisèle Pelicot, qui a choisi de renoncer à son droit à un procès à huis clos, est devenue une figure de proue féministe internationale pour avoir exposé son propre cas au public, permettant que des preuves choquantes – y compris les vidéos faites maison des viols par son mari – soient admises au tribunal.
Elle a insisté tout au long du procès sur le fait qu’elle souhaitait que son calvaire soit rendu public afin que « la honte change de camp ».
Le procès a suscité des appels à la France pour qu’elle durcisse ses lois sur le viol, notamment en introduisant une notion de « consentement » qui fait actuellement défaut. Les statistiques montrent que 94 % des cas de viol signalés à la police française sont abandonnés sans suite.
Dominique Pelicot est actuellement mis en cause dans deux autres affaires. Il pourrait être jugé pour tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, ainsi que pour le viol puis le meurtre d’une agente immobilière de 23 ans à Paris en 1991.