Des résultats mitigés pour les banques européennes dans un contexte économique difficile

Milos Schmidt

Des résultats mitigés pour les banques européennes dans un contexte économique difficile

Deutsche Bank, Barclays et Lloyds ont toutes publié cette semaine leurs résultats du troisième trimestre. L’Observatoire de l’Europe vous apporte l’essentiel.

Banque Allemande

Les actions de Deutsche Bank ont ​​augmenté de 7% mercredi, le bénéfice du troisième trimestre ayant dépassé les attentes.

Le bénéfice net a été supérieur de 35% à celui du trimestre précédent, à 1 031 milliards d’euros, malgré une baisse de 8% par rapport à l’année précédente.

Cela dépasse les 937 millions d’euros approximatifs fixés par les analystes.

Il s’agit également du treizième trimestre consécutif rentable pour Deutsche Bank depuis sa restructuration en 2019.

Selon les experts, les investisseurs ont été encouragés par les promesses de rachats potentiels d’actions, qui pourraient leur rapporter des rendements plus élevés.

Deutsche Bank espérait auparavant redonner 8 milliards d’euros aux investisseurs d’ici 2025, un montant qui pourrait désormais augmenter.

Pourtant, malgré ces chiffres positifs, le prêteur a constaté une baisse de ses revenus de banque d’investissement.

En effet, la baisse des transactions des entreprises a réduit les revenus provenant des commissions.

Les revenus nets des investissements ont chuté de 4 % sur un an à 2,27 milliards d’euros, même si Deutsche Bank n’est pas touchée aussi durement que certains de ses concurrents.

Les autres divisions de la banque ont enregistré de meilleurs résultats.

Grâce à la hausse des taux d’intérêt, les revenus des activités de banque de financement ont augmenté de 21 % sur un an, pour atteindre 1,89 milliard d’euros.

Le chiffre d’affaires le plus élevé ce trimestre a été généré par la division Retail de la banque, qui a enregistré une hausse de 3% sur un an.

Les analystes s’attendent à ce que cette unité devienne le principal moteur de revenus pour l’ensemble de l’année, une position que la division d’investissement occupait au cours des trois années précédentes.

Lloyds

La banque britannique Lloyds a également confirmé que ses bénéfices étaient en hausse mercredi.

Le prêteur a déclaré un bénéfice avant impôts de 1,9 milliard de livres sterling (environ 2,18 milliards d’euros) pour son troisième trimestre, un chiffre conforme aux prévisions.

Ce bénéfice est en hausse de 576 millions de livres sterling par rapport à la même période de l’année dernière, principalement grâce aux taux d’intérêt élevés qui stimulent les revenus sur les prêts.

Pourtant, à côté de données prometteuses, un certain nombre d’analystes ont été déçus par l’absence de dividende imprévu ou de rachat.

Cela s’est reflété dans une baisse de 2% des actions de Lloyds mercredi matin.

La marge nette d’intérêts de la banque, un chiffre qui mesure la différence entre les revenus des prêts et l’argent versé sur les dépôts, a également été enregistrée légèrement en dessous des attentes, à 3,08 %.

La banque a réalisé 3,4 milliards £ de revenus nets d’intérêts sur le trimestre, contre 3,47 milliards £ au cours du trimestre précédent.

Richard Hunter, responsable des marchés chez Interactive Investor, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que « le choc de la marge nette d’intérêt (NIM) qui a frappé Barclays (…) et qui s’est inévitablement répercuté sur les autres banques britanniques a, sans surprise, trouvé un écho dans les chiffres de Lloyds ».

Il a néanmoins ajouté que « Lloyds réussit bien à performer dans un environnement difficile ».

Les inquiétudes concernant d’éventuels défauts de paiement et l’augmentation des coûts de fonctionnement ont également atténué le rapport par ailleurs stable des prêteurs de Lloyds.

Depuis le début de l’année, Lloyds a annoncé que ses coûts d’exploitation ont augmenté de 5 %, pour atteindre 6,7 milliards de livres sterling.

Barclays

Les résultats de Barclays au troisième trimestre ont été moins rassurants pour les investisseurs.

Lorsque les données ont été publiées mardi, les actions de la banque ont chuté jusqu’à 8 %, et tôt mercredi, les actions ont de nouveau chuté d’environ 2,4 %.

Le bénéfice net a été légèrement supérieur aux attentes, à 1,27 milliard de livres sterling, mais le projet de restructuration de Barclays a probablement effrayé les investisseurs.

Le plan de réduction des coûts est en partie une réponse aux résultats décevants de la banque d’investissement du prêteur.

Cette unité a enregistré une baisse de 6 % de ses revenus, enregistrés à 3,1 milliards de livres sterling.

À cela s’ajoute le fait que les marges d’intérêt nationales de la banque souffrent de la concurrence intense sur le marché de l’épargne.

Alors que les ménages britanniques sont aux prises avec le coût de la vie, les banques subissent des pressions pour améliorer les taux d’épargne des clients, ce qui réduit leurs bénéfices.

Barclays affirme que sa marge nette d’intérêts se situerait probablement entre 3,05 % et 3,1 %, en dessous des prévisions précédentes d’environ 3,15 %.

La banque a déjà prévu des centaines de suppressions d’emplois et s’attend à ce que le processus de restructuration entraîne des coûts élevés.

Les revenus de la division titres à revenu fixe, devises et matières premières de Barclays ont également chuté de 13 %, la baisse de la volatilité des marchés ayant réduit l’enthousiasme des clients pour le trading.

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