The website of Telegram on a notebook screen in Munich, October 17, 2022

Milos Schmidt

Des militants pour la liberté d’expression manifestent en solo à Moscou contre l’arrestation du fondateur de Telegram

En Russie, il est illégal d’organiser une manifestation non autorisée. Des militants ont tenté de contourner cette loi en organisant des piquets de grève individuels, mais même ces derniers sont passibles d’une amende ou d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 jours. La peine peut être portée à cinq ans en cas de troisième infraction.

Des manifestants solitaires se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Moscou pour demander la libération du fondateur et PDG de Telegram, Pavel Durov, arrêté en France samedi soir.

Des avions en papier symbolisant le logo de Telegram ont été déposés au sol devant le bâtiment. L’un des manifestants, Vlad Mazur, portait une pancarte appelant les Français à « ne pas suivre les traces de Poutine » et à respecter la liberté d’expression.

Il a ensuite été arrêté par la police.

Un piquet de grève à Moscou contre l'arrestation de Pavel Dourov en France, le 25 août 2024
Un piquet de grève à Moscou contre l’arrestation de Pavel Dourov en France, le 25 août 2024

En Russie, il est illégal d’organiser une manifestation non autorisée. Des militants ont tenté de contourner cette loi en organisant des piquets de grève individuels, mais même ces derniers sont passibles d’une amende ou d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 jours. La peine peut être portée à cinq ans en cas de troisième infraction.

Pavel Durov a été arrêté samedi soir après avoir atterri à l’aéroport du Bourget, près de Paris, à bord de son jet privé.

D’origine russe, Dourov fait l’objet d’un mandat d’arrêt en France.

Selon les médias français, l’enquête se concentre sur l’absence de modérateurs sur Telegram, ce qui, selon la police, permet à des activités criminelles, telles que le trafic de drogue et le réseautage pédophile, de se dérouler sans entrave sur l’application de messagerie.

Son arrestation a suscité une vague d’inquiétude au sein de la communauté technologique et parmi les défenseurs de la liberté d’Internet.

Je préfère être libre que de recevoir des ordres de quelqu’un.

Pavel Dourov

Fondateur de Telegram

Telegram, qui compte près d’un milliard d’utilisateurs, est connu pour l’importance qu’il accorde à la confidentialité et au cryptage, des fonctionnalités qui l’ont rendu populaire mais aussi controversé.

Elle est devenue l’une des principales plateformes de médias sociaux, se classant aux côtés de géants comme Facebook, YouTube, WhatsApp, Instagram, TikTok et WeChat.

Son influence est particulièrement sensible en Russie, en Ukraine et dans les républiques de l’ex-Union soviétique.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Telegram est devenu la principale source de contenu non filtré sur la guerre et la politique qui l’entoure, mais il a également été une source de désinformation.

Certains analystes le décrivent comme un « champ de bataille virtuel » utilisé intensivement par le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et ses responsables, ainsi que par le gouvernement russe.

Il s’agit toutefois d’une application qui ne répond toujours pas aux exigences de l’Union européenne, ce qui a conduit à sa suspension temporaire dans certains pays membres, comme l’Espagne.

Durov a fondé Telegram avec son frère en 2013.

Il a quitté la Russie en 2014 après avoir refusé de se conformer aux exigences du gouvernement de fermer les communautés d’opposition sur sa plateforme de médias sociaux VKontakte, qu’il a finalement vendue.

Dans une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson en avril, Durov a expliqué son départ de Russie et sa recherche d’un foyer pour son entreprise, qui comprenait des séjours à Berlin, Londres, Singapour et San Francisco.

« Je préfère être libre que de recevoir des ordres de quelqu’un », a déclaré Durov dans l’interview, soulignant son engagement en faveur de la liberté d’expression et de la vie privée.

L’arrestation de Durov soulève d’importantes questions sur l’équilibre entre la liberté d’expression et la nécessité de modérer le contenu en ligne.

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