Après deux jours de mer, le navire de la marine italienne Libra a accosté au port de Shengjin.
Les premiers demandeurs d’asile arrivant d’Italie à voir leur demande traitée en Albanie sont arrivés par bateau au port albanais de Shengjin mercredi matin.
Les arrivants subiront des contrôles sanitaires et des procédures d’identification avant d’être transférés, plus tard dans la journée, vers un camp d’accueil à Gjader, situé à quelques dizaines de kilomètres du port.
Le bateau transportait dix Bangladais et six ressortissants égyptiens qui ont été secourus lundi en mer par le navire de la marine Libra qui se dirigeait vers l’île sicilienne de Lampedusa.
La semaine dernière, l’Italie a officiellement ouvert deux centres en Albanie, où elle prévoit de traiter des milliers de demandeurs d’asile qui demandent l’asile en dehors de ses frontières.
Les centres n’hébergeront que des hommes adultes, tandis que les personnes vulnérables telles que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes malades ou victimes de torture seront hébergées en Italie. Les familles ne seront pas séparées.
L’ambassadeur d’Italie en Albanie, Fabrizio Bucci, a déclaré vendredi que les deux centres étaient prêts à accueillir les migrants après que leur ouverture ait été retardée de plusieurs mois pour consolider le sol en ruine d’un centre de Gjader, où ils seront hébergés.
Bien que le centre de Gjader ait une capacité d’accueil de 3 000 migrants, il débutera avec 400 et atteindra 880 dans quelques semaines.
Le nombre de personnes atteignant l’Italie par la route migratoire de la Méditerranée centrale depuis l’Afrique du Nord a diminué de 61 % en 2024 par rapport à 2023.
Selon le ministère italien de l’Intérieur, au 15 octobre, 54 129 migrants sont arrivés en Italie par la mer cette année, contre 138 947 à la même date l’année dernière.
Dans le cadre d’un accord de cinq ans signé en novembre dernier par la Première ministre italienne Giorgia Meloni et son homologue albanais Edi Rama, jusqu’à 3 000 migrants récupérés chaque mois par les garde-côtes italiens dans les eaux internationales seront hébergés en Albanie.
Ils seront d’abord contrôlés à bord des navires qui les sauvent avant d’être envoyés en Albanie pour un contrôle plus approfondi.
Les deux centres coûteront à l’Italie 670 millions d’euros sur cinq ans. Les installations sont gérées par l’Italie et sont sous juridiction italienne, tandis que des gardes albanais assurent la sécurité extérieure.
En Albanie, les migrants conservent le droit, en vertu du droit international et de l’Union européenne, de demander l’asile en Italie et d’y faire traiter leurs demandes. Ce processus devrait prendre un maximum de 28 jours, y compris tout appel.
L’Italie a accepté d’accueillir ceux qui obtiennent l’asile. Ceux dont la demande est rejetée risquent d’être expulsés directement d’Albanie.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a approuvé l’accord comme un exemple de « réflexion originale » pour aborder la question de la migration vers l’Union européenne. Mais les groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué cette décision, la qualifiant de dangereux précédent.