PARIS — Le bureau de l’Assemblée a retoqué, mercredi matin, la candidature de Cécile Untermaier comme nouvelle déontologue de l’institution. « Feu rouge », a confirmé un membre du bureau à L’Observatoire de l’Europe, à l’issue d’une heure d’audition.
Proposée par la présidente de l’Assemblée nationale, le nom de l’ancienne députée socialiste, reconnu pour son travail sur les questions de transparence et de déontologie, n’a pas fait l’unanimité parmi l’ensemble des groupes politiques.
Le RN, mais aussi les élus de droite (DR) et les macronistes d’EPR, ont fait savoir la veille de leurs réserves, comme l’avait rapporté L’Observatoire de l’Europe dès ce matin. Argument principal : peut-on laisser les clés du contrôle des frais de mandat à une ancienne opposante ?
Pour Cécile Untermaier, jointe après son audition, « la question de l’apparence de la neutralité s’est effectivement posée ». «J’ai essayé d’y répondre, mais le bureau recherchait l’unanimité», constate-t-elle.
Jamais un ancien parlementaire n’a exercé les fonctions de déontologue, un poste créé en 2011 et qui a été occupée principalement par des juristes ou des hauts fonctionnaires.
Ancienne magistrate pendant dix ans, longtemps élue PS de Saône-et-Loire et proche d’Arnaud Montebourg, Cécile Untermaier a toujours siégé en commission des Lois, où elle a côtoyé Yaël Braun-Pivet, qui présidait l’instance entre 2017 et 2022 .
Elle est membre de l’Observatoire de l’éthique publique, qui pousse pour plus de transparence et de déontologie dans les pratiques politiques.
La présidente de l’Assemblée nationale va devoir désormais proposer un autre nom à ses collègues pour remplacer Jean-Eric Gicquel. Le déontologue sortant termine son mandat, qui était lié à la précédente législature. Nommé en janvier 2023, ce professeur des universités n’aura donc œuvré que deux ans. Dans son dernier rapport, il distribuait principalement des bons points aux députés, dont les notes de frais respectaient à 99% les règles.