Federal Reserve Chairman Jerome Powell is framed by a trader

Milos Schmidt

Décision sur les taux de la Fed : implications sur les marchés boursiers européens

Les marchés boursiers européens ont récupéré la plupart de leurs pertes du début de la semaine suite à la publication des données de l’IPC américain. Les marchés régionaux sont sur le point d’ouvrir en hausse alors que la décision de la Fed sur les taux a propulsé Wall Street vers des sommets historiques du jour au lendemain.

Les marchés boursiers européens ont repris leur rallye, les valeurs technologiques prenant la tête après des données d’inflation plus froides que prévu en provenance des États-Unis. Les principaux indices de référence ont annulé les pertes causées par la nervosité électorale en début de semaine, avec l’Euro Stoxx 600 en hausse de 1,01%, le DAX en hausse de 1,49% et le CAC 40 en hausse de 0,97% mercredi. Le rebond rapide peut suggérer que le déclin des marchés européens a fourni une opportunité aux acheteurs en baisse dans le contexte des trajectoires de baisse des taux des banques centrales.

Les banques centrales sur des trajectoires de baisse des taux

La Fed a maintenu son taux directeur inchangé entre 5,25 % et 5,5 % après des données d’inflation américaines plus froides que prévu mercredi. Le dot plot, une représentation visuelle utilisée par le Comité fédéral de l’open market (FOMC) pour transmettre les projections de ses membres concernant les taux d’intérêt futurs, indiquait qu’il y aurait une baisse de taux cette année et quatre en 2025. Malgré une baisse plus lente que prévu Sur la trajectoire de baisse des taux indiquée par la Fed, la banque centrale a confirmé qu’elle était sur une trajectoire de baisse des taux. Le président Jerome Powell a déclaré : « Il y aura moins de baisses de taux dans la médiane cette année, mais il y en aura une de plus l’année prochaine ».

La semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la première réduction des taux d’intérêt depuis 2019. Malgré le maintien d’une position belliciste, cette décision pourrait signifier la fin du cycle actuel de hausse des taux par la BCE. La même semaine, la Banque du Canada (BOC) a également abaissé son taux directeur dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’inquiétudes concernant un ralentissement économique. En mars, la Banque nationale suisse (BNS) a été la première banque centrale à réduire ses taux d’intérêt.

La Banque d’Angleterre (BOE) est sur le point de décider du taux d’intérêt la semaine prochaine, avec l’espoir qu’elle suivra la BCE en réduisant son taux directeur de 5,25 % à 5 %. Le gouverneur Andrew Bailey a indiqué qu’une baisse des taux d’intérêt pourrait être assurée avant les élections générales de mai. Toutefois, les élections anticipées du 4 juillet convoquées par le Premier ministre Rishi Sunak pourraient entraîner les premières réductions dès la semaine prochaine.

Les négociants en obligations prévoient de nouvelles réductions cette année

La réunion politique de la Fed a déclenché une forte baisse des rendements obligataires mondiaux en raison des attentes selon lesquelles les banques centrales seraient sur la bonne voie pour réduire leurs taux au second semestre de cette année, compte tenu d’une corrélation positive entre les taux d’intérêt et les rendements obligataires. Selon le CME Fed Watch Tool, les probabilités d’une baisse des taux en septembre et décembre sont respectivement de 56 % et 42 %, ce qui suggère que les traders obligataires pensent qu’il pourrait y avoir plus d’une baisse cette année.

Le rendement des obligations d’État américaines à 10 ans a chuté de 10 points de base, ou 0,1 %, à 4,31 %, entraînant un mouvement similaire sur les marchés européens, notamment au Royaume-Uni. Le Gilt britannique à 10 ans a chuté de 14 points de base à 4,13%, son plus bas niveau depuis près d’un mois. Le pays a enregistré une croissance stagnante du PIB en avril, ce qui a renforcé les attentes selon lesquelles la BoE entamerait une baisse des taux la semaine prochaine. Les rendements des principales obligations d’État de la zone euro ont également suivi la tendance mondiale, le rendement du Bund allemand à 10 ans ayant chuté de 9 points de base et celui des obligations françaises et italiennes de 9 et 15 points de base respectivement.

Alors que les rendements obligataires évoluent à l’inverse des prix des obligations, la reprise des marchés obligataires indique que les banques centrales assouplissent la liquidité, ce qui pourrait continuer à soutenir les actifs à risque, en particulier les marchés actions.

Les valeurs technologiques font progresser les marchés

Une tendance notable est que les valeurs technologiques ont conduit à de larges gains boursiers des deux côtés de l’Atlantique mercredi. Les valeurs technologiques sont considérées comme des valeurs de croissance, le secteur bénéficiant généralement de taux d’intérêt plus bas en raison de sa sensibilité aux niveaux d’endettement des entreprises.

Dans l’Euro Stoxx 600, les grandes entreprises technologiques ont surperformé l’indice de référence, ASML en hausse de 2,75 %, SAP SE de 3,42 % et Siemens AG de 3,27 %. Les bourses européennes ont fermé avant Wall Street, de sorte que les marchés régionaux ont réagi de manière préventive à l’optimisme concernant les attentes d’une baisse des taux par la Fed.

À Wall Street, Apple a bondi pour la deuxième journée de bourse consécutive après que le géant de la technologie a annoncé lundi son adoption tant attendue de l’intelligence artificielle lors de la WWDC4. Ce rallye technologique a propulsé le S&P 500 et le Nasdaq vers de nouveaux sommets.

Alors que de plus en plus de banques centrales pourraient entamer leurs cycles de baisse de taux d’ici le reste de l’année, les marchés boursiers mondiaux, y compris ceux d’Europe, devraient maintenir leur tendance à la hausse. Toutefois, cette prévision dépend de l’absence de récession économique dans un avenir proche. Il convient de noter que les marchés européens pourraient ne pas afficher une performance aussi solide que leurs homologues américains en raison de leur faible pondération des entreprises technologiques et des incertitudes politiques dominantes.

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