Christine Lagarde, President, European Central Bank, at the 53rd annual meeting of the World Economic Forum, WEF, in Davos, Switzerland.

Milos Schmidt

Davos 2024 : la présidente de la BCE, Lagarde, évoque d’éventuelles baisses de taux d’ici l’été

A Davos, Lagarde de la BCE a fait allusion à d’éventuelles baisses de taux cet été, mais a souligné que la BCE restait centrée sur les données. Les incertitudes économiques actuelles et les attentes du marché en matière d’assouplissement de la politique restent sur le radar de la BCE.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a indiqué que des réductions des taux d’intérêt pourraient être sur la table d’ici l’été, un aperçu tiré de son entretien au Forum économique mondial de Davos.

Lors d’une discussion à la Maison Bloomberg à Davos, Lagarde a été interrogée sur la possibilité d’obtenir le soutien d’une majorité au sein de la BCE pour de prochaines baisses de taux, alors que d’autres décideurs politiques semblent favorables à une telle décision.

Tout en reconnaissant la possibilité que les taux d’intérêt de la BCE aient atteint un sommet, Lagarde a souligné la dépendance de la banque aux données économiques, soulignant les incertitudes persistantes et les indicateurs toujours non ancrés.

Les prix de l’énergie tirent l’inflation à la hausse en décembre

Les données d’Eurostat ont montré une hausse du taux d’inflation annuel dans la zone euro à 2,9 % en décembre, en hausse par rapport aux 2,4 % enregistrés en novembre, le plus bas depuis plus de deux ans. Cette hausse, principalement influencée par les prix de l’énergie, a marqué la première hausse de l’inflation depuis avril. La répartition des contributeurs à l’inflation comprenait les services (1,74 points de pourcentage), l’alimentation, l’alcool et le tabac (1,21 points), les biens industriels non énergétiques (0,66 points) et l’énergie (-0,68 points).

Les marchés monétaires s’attendent actuellement à ce que la BCE mette en œuvre des baisses de taux totalisant 157 points de base en 2024, soit l’équivalent de six réductions de 25 points de base chacune. Cette attente découle de la conviction que l’économie européenne va ralentir, ce qui entraînera une diminution des pressions sur les prix et obligera la BCE à intervenir.

Un excès d’optimisme pourrait entraver la lutte contre l’inflation

Lagarde a mis en garde contre un optimisme prématuré des marchés, qui pourrait entraver les efforts de contrôle de l’inflation de la BCE. « Des marchés trop optimistes n’aident pas la BCE à lutter contre l’inflation », a déclaré le gouverneur de la BCE.

Elle a précisé que, même si la BCE est en bonne voie pour atteindre l’objectif d’inflation de 2 %, il serait trop tôt pour crier victoire tant que la banque ne sera pas en mesure de maintenir ce niveau en toute confiance.

« Nous sommes optimistes quant à la perspective crédible d’un retour de l’inflation à 2 % en 2025, mais il reste encore beaucoup à faire pour que cela se produise », a-t-elle déclaré.

Lagarde a expliqué que la BCE surveille de près plusieurs indicateurs économiques, notamment les salaires, les marges bénéficiaires, les prix de l’énergie et la dynamique de la chaîne d’approvisionnement.

La BCE gardera un œil sur l’évolution de la chaîne d’approvisionnement mondiale

Le taux de chômage de la zone euro est resté stable à 6,4 % en novembre, égalant le plus bas record atteint en juin. En outre, le troisième trimestre a été marqué par une augmentation historique de 5,4 % sur un an de la croissance des salaires, ce qui suscite quelques avertissements quant aux effets de second tour sur l’inflation.

La BCE surveille de près la dynamique de la chaîne d’approvisionnement mondiale, qui constitue un facteur crucial pour la période à venir, en particulier pour évaluer si les perturbations en cours dans la mer Rouge ont un impact significatif sur l’inflation des biens dans la zone euro. Le coût d’expédition d’un conteneur équivalent à 40 pieds (12,2 m) depuis la Chine/l’Asie de l’Est vers la Méditerranée a presque triplé depuis le début de l’année. Cette augmentation est attribuée aux attaques des Houthis soutenus par l’Iran contre des navires commerciaux, les obligeant à emprunter des itinéraires alternatifs plus longs et plus coûteux.

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