Culture Re-View : En souvenir de la beauté poétique pastorale de Seamus Heaney, 10 ans plus tard

Jean Delaunay

Culture Re-View : En souvenir de la beauté poétique pastorale de Seamus Heaney, 10 ans plus tard

30 août 2013 : Décès d’un naturaliste

Il y a 10 ans, ce jour-là, l’un des plus grands poètes irlandais décédait. Seamus Heaney est né dans le comté de Derry, en Irlande du Nord, en 1939. Formé à l’Université Queen’s de Belfast, Heaney a rapidement commencé à enseigner et est devenu professeur d’anglais à son alma mater en 1963.

Il s’est inspiré, comme tant d’autres jeunes poètes, des œuvres de Ted Hughes et a commencé à publier des recueils de poésie en commençant par « Eleven Poems » en 1965. C’est son deuxième recueil qui allait commencer à faire de lui l’un des principaux poètes de l’époque. 20ième siècle.

« Mort d’un naturaliste » est sorti en 1966. À côté de « Peter Street at Bankside », le livre de 34 poèmes comprenait les 10 poèmes qu’il a présentés dans « Eleven Poems ». Parmi ceux-ci figuraient « Mort d’un naturaliste », « Mid-Term Break » et « Personal Helicon ».

Aux côtés du nouvel ajout « Digging », ces poèmes feraient de Heaney une star internationale de la poésie. Il combine de douces observations de l’Irlande rurale avec une interrogation sur un monde de plus en plus moderne pour créer une œuvre exceptionnelle d’une élégance pastorale lucide. Pour cette collection, il a remporté le Gregory Award for Young Writers et le Geoffrey Faber Prize.

AP/AP
Seamus Heaney en 1970

Le titre « Mort d’un naturaliste » contient une grande partie de son style caractéristique. Il représente des souvenirs de jeu avec des œufs de grenouilles dans un étang purulent. Enfant, il apprécie l’environnement marécageux. Mes lignes préférées sont dans cette section :

J’aime la façon dont il décrit la conservation des œufs de grenouille dans des bocaux avec une telle délectabilité. «Bave épaisse», «eau coagulée» et «confitures de gelée» m’ont toujours mis l’eau à la bouche avec le plaisir évident de la voix de Heaney.

C’est parfaitement juxtaposé à la deuxième strophe. Ici, à l’âge adulte, Heaney retourne à l’étang du barrage de lin. Ce n’est plus un repaire de merveilles gluantes et glissantes. Les sons et les bruits sourds se remplissent soudain de « menaces obscènes ». Sa joie a disparu et sa naïveté d’enfance est remplacée par la peur :

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Seamus Heaney, au centre, affiche sa médaille du prix Nobel de littérature, entouré de sa famille

Heaney a ensuite publié de nombreux autres recueils et a enseigné la littérature à l’échelle internationale. En 1995, il a remporté le prix Nobel de littérature « pour des œuvres d’une beauté lyrique et d’une profondeur éthique, qui exaltent les miracles quotidiens et le passé vivant ».

Au cours de sa carrière, Heaney intégrera ses sentiments politiques en tant que catholique irlandais vivant pendant les troubles. Mais ce sont ses odes régulières à son éducation rurale qui convertissent le plus souvent les nouveaux lecteurs à son lyrisme d’une beauté étonnante.

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Heaney rit alors que le ministre français de la Culture Philippe Douste-Blazy tient une extrémité de sa médaille de Commandeur des Arts et des Lettres qu’il venait de recevoir à Paris

L’un des exemples les plus clairs est celui de « Creuser », un autre poème de « Mort d’un naturaliste ». Là, il réfléchit au savoir-faire avec lequel les générations précédentes d’hommes de sa famille travaillaient la terre. Tout en pensant fièrement à son père et à son grand-père, pelles à la main, il constate également que son rôle dans la vie sera différent. Il ne creusera pas avec des pelles. Il écrira avec un stylo. Le poème est terminé par une strophe décrivant son parcours :

Le 30 août 2013, Heaney est décédé à Dublin, à l’âge de 74 ans. Il a été enterré à Bellaghy, en Irlande du Nord.

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