Crime financier et oligarques russes : comment Chypre s’engage à réprimer

Milos Schmidt

Crime financier et oligarques russes : comment Chypre s’engage à réprimer

Le président chypriote a contacté un « pays tiers » anonyme pour l’aider dans les enquêtes sur les allégations de contournement des sanctions contre la Russie par des oligarques.

Le président chypriote Nikos Christodoulides a révélé lundi dans une interview à l’Associated Press qu’il avait personnellement contacté un « pays tiers » anonyme pour demander de l’aide pour enquêter sur des allégations selon lesquelles des prestataires de services financiers chypriotes auraient aidé des oligarques russes à échapper aux sanctions internationales.

Le président a souligné son engagement à garantir qu’« absolument aucune ombre » ne soit projetée sur Chypre, soulignant l’impact potentiel sur les efforts du pays pour attirer des investissements étrangers de qualité.

Le président a révélé que plusieurs enquêtes sur des allégations de contournement des sanctions étaient actuellement en cours, bien que des détails spécifiques n’aient pas été fournis.

L’assistance demandée a été acceptée et une équipe d’experts étrangers devrait collaborer avec sept enquêteurs de la police pour examiner les anciens et les nouveaux reportages des médias.

Ces rapports allèguent que des avocats et des comptables basés à Chypre ont facilité le mouvement des fonds des oligarques russes à travers un réseau complexe de sociétés et de fiducies pour contourner les sanctions liées au conflit russe en Ukraine.

Le Consortium international des journalistes d’investigation a publié plusieurs articles la semaine dernière, citant des documents divulgués qui révéleraient l’implication d’entreprises chypriotes dans l’aide aux oligarques russes pour échapper aux sanctions.

« Tolérance zéro pour la corruption »

Le président Christodoulides a souligné que les experts étrangers contribueraient non seulement à améliorer le processus d’enquête, mais également à l’accélérer pour démontrer la « tolérance zéro de Chypre à l’égard de la corruption ».

Cette mesure vise à renforcer la confiance intérieure dans le système judiciaire et à protéger la réputation du pays.

Un aspect essentiel de la stratégie du président visant à restaurer l’image de Chypre implique la création d’une autorité de surveillance unique, un organisme indépendant d’experts en criminalité financière chargé de lutter contre les malversations financières et l’évasion des sanctions.

Un projet de loi pour cette initiative a été préparé pour débat et approbation parlementaire.

Essayer de changer de marque pour l’investissement privé

Afin de renforcer davantage l’unité chargée des crimes financiers au sein de la police, le président Christodoulides a annoncé son intention d’embaucher des experts supplémentaires ayant une formation juridique ou comptable. Il a défendu les efforts déployés par Chypre pour réformer son secteur bancaire depuis la crise financière de 2013, reconnaissant qu’il fallait du temps pour redéfinir le pays comme une opportunité d’investissement de premier ordre.

Le président a exprimé sa position ferme contre toute allégation ternissant la réputation de Chypre, soulignant leur impact néfaste sur l’attraction des investissements privés.

Malgré les défis, Christodoulides a noté que les pays du Moyen-Orient ont manifesté leur intérêt à investir à Chypre, en particulier dans l’énergie, les services de santé, l’éducation et les technologies de l’information.

Dans la même interview, le président chypriote a évoqué la proposition d’un couloir humanitaire vers Gaza et a révélé que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, informerait bientôt le gouvernement chypriote de son nouveau choix d’envoyé pour explorer la possibilité de reprendre les pourparlers pour la réunification. le pays ethniquement divisé, dans une impasse depuis 2017.

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