Smoke rises following an Israeli bombardment in the Gaza Strip, as seen from southern Israel, Tuesday, Dec. 26, 2023.

Jean Delaunay

Craint que la guerre entre Israël et le Hamas ne « s’étende » au milieu des frappes sur le centre de Gaza

« Ils sont si maigres. Il fait froid, il y a du vent », a déclaré une Palestinienne qui a donné naissance à des quadruplés dans un camp de réfugiés bombardé par Israël.

L’armée israélienne a mis en garde contre une possible « expansion » des opérations à sa frontière avec le Liban.

Cela survient alors que les Forces de défense israéliennes (FDI) concentrent leurs forces militaires sur le centre de Gaza, malgré le sort de plus en plus désespéré des civils.

L’armée israélienne multiplie également les raids nocturnes dans les principales villes de Cisjordanie occupée, notamment Jénine et Ramallah, selon l’agence de presse Wafa.

L’état-major de l’armée israélienne a averti que les tirs s’intensifiaient le long de sa frontière nord avec le Liban, où le Hezbollah opère.

L’organisation politique et militante chiite fait partie de « l’axe de la résistance », un ensemble de groupes proches de l’Iran et hostiles à Israël.

Mercredi, Téhéran a menacé Israël d' »actions directes », suite à la mort lundi d’un officier iranien de haut rang lors d’une frappe aérienne en Syrie imputée à Israël.

Le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a précisé que les forces israéliennes « sont dans un état de préparation très élevé pour une expansion des combats dans le nord ».

Les affrontements entre Israël et le Hezbollah sont monnaie courante ici depuis le début des combats à Gaza.

Près de la frontière libanaise, un drone s’est écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué l’armée israélienne à l’agence de presse AFP, après que des combattants de groupes armés pro-iraniens ont revendiqué une attaque dans la zone.

Les civils de Gaza sont confrontés à une situation désastreuse

L’armée israélienne a indiqué que les opérations militaires se poursuivaient à Khan Younes, la principale ville du sud de Gaza, mais également dans les camps de réfugiés du centre de l’enclave.

Les autorités palestiniennes ont signalé des frappes meurtrières dans la nuit contre les camps de Nuseirat et de Deir al-Balah.

À Deir al-Balah, Iman al-Masry a donné naissance à des quadruplés – deux garçons et deux filles – en pleine guerre.

« Ils sont si maigres. Il fait froid, il y a du vent et il n’y a pas de baignoire pour les laver… Je ne peux pas leur donner de bain, je les lave avec des lingettes », explique cette mère de 28 ans, elle-même déplacée. par la violence.

« Il n’y a pas de couches ni de lait en poudre. J’essaie de les allaiter mais il y a un manque d’aliments vraiment nutritifs », a-t-elle ajouté, craignant que les frappes israéliennes ne nuisent à ses nouveau-nés.

« Je ne pensais pas que la guerre durerait aussi longtemps. Je pensais qu’après dix jours, nous pourrions rentrer chez nous. »

« Nous n’avons rien emporté avec nous », a ajouté son mari Ammar.

On estime que quelque 1,9 million de personnes – soit 85 % de la population de Gaza – ont été déplacées à cause des combats.

Ils sont confrontés à un « grave danger » avec « une faim et un désespoir » qui s’aggravent, selon l’Organisation mondiale de la santé. Des convois humanitaires ont déjà été attaqués par des civils désespérés.

Les autorités palestiniennes estiment que 21 110 personnes ont été tuées, dont 6 300 femmes et 8 800 enfants.

Environ 1 140 personnes ont été tuées lors de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui a déclenché les dernières violences.

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