Les forces turques ont débarqué à Chypre le 20 juillet et ont capturé 3 % de l’île avant que le Conseil de sécurité de l’ONU n’obtienne un cessez-le-feu. La zone turque a ensuite été élargie à 36 %.
Chypre a célébré les 50 ans de l’invasion turque de l’été 1974.
Des troupes lourdement armées ont débarqué sur l’île en réponse à un coup d’État mené par des partisans de l’union de l’île avec la Grèce.
Les Casques bleus de l’ONU avaient été déployés à Chypre pour mettre fin aux combats entre les deux communautés une décennie avant l’invasion et, après celle-ci, leur mandat avait été élargi pour patrouiller dans la zone tampon.
Les deux parties ont allégé leur préparation militaire après un accord de 1989 entre les Chypriotes turcs séparatistes du tiers nord de l’île et les Chypriotes grecs du sud, dans lequel ils ont accepté de retirer leurs forces.
Chypre reste divisée
Chypre reste le seul État membre de l’Union européenne encore divisé, même si les Nations Unies et l’UE refusent toujours de reconnaître la République turque de Chypre du Nord comme un État distinct.
En 2024, les violations de la zone tampon de l’ONU ont augmenté de 70 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est principalement due aux travaux de construction des deux côtés à l’intérieur du territoire neutre. En 2023, ces violations ont augmenté de 60 %.
Les deux parties n’ont pas engagé de véritable dialogue en vue d’un accord de paix depuis sept ans, depuis que la dernière grande initiative visant à réunifier l’île en une république fédérée composée de zones chypriotes turques et chypriotes grecques a échoué.
Toutefois, des efforts concertés ont été déployés ces derniers mois pour relancer les négociations, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ayant nommé en janvier un envoyé personnel à Chypre.
« Un obstacle insurmontable »
Mais un obstacle majeur demeure : alors que les Chypriotes grecs considèrent toujours la création d’une fédération bizonale et bicommunautaire comme la seule solution viable, les Chypriotes turcs souhaitent discuter d’une solution à deux États.
« Notre objectif à ce stade est de parvenir à des étapes concrètes le plus rapidement possible. C’est un fait que nous sommes confrontés à des difficultés. La position de la partie turque à l’heure actuelle met en avant les questions d’égalité souveraine et d’égalité de statut international comme conditions pour accepter de s’engager à nouveau dans un processus », a déclaré Menelaos Menelaou, négociateur chypriote grec.
« Il s’agit essentiellement d’un obstacle insurmontable parce qu’il échappe au cadre déterminé par les résolutions de l’ONU, il est en dehors du compromis historique de la fédération bicommunautaire, il est au-delà des limites d’un seul Etat qui doit être assuré par la solution du problème chypriote et il n’y a aucune place pour une quelconque déviation », a-t-il ajouté.
Il est essentiel de ramener les deux parties à la table des négociations pour éviter que les tensions sur l’île ne s’intensifient au point de déclencher à nouveau des hostilités ouvertes.
Après avoir rencontré les deux parties, l’envoyée spéciale de l’ONU, María Angela Holguín Cuéllar, a soumis un rapport au secrétaire général de l’ONU, qui évalue son contenu afin de déterminer les prochaines étapes.
Le rapport n’a pas encore été rendu public.