Un « avenir sombre » est prédit pour l’industrie du ski – mais l’hiver 2024/25 sera-t-il une exception ?
Les stations de ski européennes pourraient être confrontées à un « avenir sombre », prévenait un rapport la semaine dernière.
Le temps chaud et imprévisible a laissé les pistes sans neige ces dernières années – une tendance qui a déjà un impact sur la saison de ski de cet hiver.
Une autre station française a récemment pris la difficile décision de fermer définitivement ses remontées mécaniques après avoir souffert d’un manque de neige, d’une baisse du nombre de visiteurs et d’un endettement croissant.
Les stations françaises ne sont pas les seules à être en difficulté : les températures élevées de février dernier ont également mis à genoux les stations de ski d’Autriche, de Bosnie, d’Italie, d’Espagne et de Suisse. Les zones situées à basse et moyenne altitude ont été les plus touchées, entraînant une surpopulation dans les stations balnéaires de haute altitude.
Alors que nous sortons de l’été le plus chaud jamais enregistré, cette spirale descendante est-elle appelée à se poursuivre jusqu’à l’hiver 2024/25 ?
Voici un aperçu des perspectives de la saison de ski de cette année en Europe.
Pourquoi les stations de ski européennes sont-elles en difficulté ?
Le changement climatique est le principal facteur à l’origine des températures de plus en plus élevées en Europe. Cependant, en 2024, cette situation a été amplifiée par El Niño, un phénomène météorologique naturel dans l’océan Pacifique où les changements de pression provoquent un écoulement de l’eau chaude vers l’est, entraînant avec elle une chaleur excessive.
À mesure que nous sortons de ce système climatique, La Niña devrait prendre le relais, ce qui aura en revanche un effet de refroidissement.
Cela pourrait rendre l’hiver de cette année plus frais que le précédent – mais cela suffira-t-il à dynamiser les stations de ski européennes ?
Selon le Met Office du Royaume-Uni, La Niña pourrait augmenter les précipitations, entraînant potentiellement des chutes de neige plus abondantes et plus fréquentes. Le système météorologique signifie généralement un début à froid et une fin d’hiver douce en Europe occidentale. Il pourrait donc être préférable de commencer vos vacances au ski au début de cette année.
Mais comme La Niña peut être affectée par d’autres facteurs climatiques mondiaux, son impact est difficile à prévoir. Une indication sur trois mois publiée par Météo France le mois dernier donne seulement 20 pour cent de probabilité qu’octobre à décembre soit plus frais que d’habitude, contre 40 pour cent de chance qu’il fasse globalement plus chaud que la normale.
Où skier en Europe cet hiver
Même si les conditions s’améliorent cet hiver, il sera trop tard pour certaines stations qui se remettent des années de diminution des chutes de neige.
Le Grand Puy et l’Alpe du Grand Serre en France ont déjà dû fermer leurs portes cette année en raison de pertes économiques considérables.
Les amateurs de sports de neige feraient bien d’opter pour des stations de plus haute altitude comme Avoriaz, Tignes, Val d’Isère et Val Thorens en France, qui devraient ouvrir leurs portes fin novembre.
Pour commencer plus tôt, dirigez-vous vers les stations de ski finlandaises de Levi et Ruka, qui ont ouvert leurs portes le 4 octobre, ou vers le glacier Kitzsteinhorn, en Autriche, à Zell am See, qui a lancé sa saison d’hiver le 5 octobre.
Toujours en Autriche, le domaine skiable d’hiver de Sölden devrait ouvrir ses portes à la mi-novembre et la saison d’enneigement typiquement longue et fiable d’Ischgl devrait commencer fin novembre.
Diavolezza en Suisse devrait ouvrir ses portes le 19 octobre, tandis que Cervinia – à 2 050 mètres d’altitude dans les Alpes italiennes du nord-ouest – est considérée comme un autre pari « enneigé sûr » qui devrait ouvrir ses portes le 26 octobre.
Pourquoi devriez-vous prendre un train de ski pour aller aux pistes
Alors que le changement climatique laisse entrevoir un avenir imprévisible pour les stations de ski européennes, il n’a jamais été aussi important de prendre en compte l’empreinte carbone de vos voyages.
Les ressources énergétiques et hydriques nécessaires au fonctionnement des remontées mécaniques, des enneigeurs et des hôtels font déjà du ski une activité à forte intensité carbone.
Mais entre 50 et 80 pour cent des émissions de l’industrie proviennent des vacanciers voyageant vers et depuis les stations balnéaires.
Heureusement, il existe une option plus durable que l’avion : Eurostar Snow exploitera des trains de ski vers les Alpes françaises à partir de décembre.
Diverses autres destinations de ski sont également accessibles par train, notamment Cortina d’Ampezzo en Italie, à bord du train-couchettes Espresso Cadore.