Cyprus President Nicos Christodoulides attending the memorial service for the soldiers killed during the 1974 Turkish invasion of Cyprus.

Jean Delaunay

Célébrations et commémorations organisées à Chypre pour marquer le 50e anniversaire de l’invasion turque

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis participeront tous deux à des événements sur l’île, qui est divisée entre des célébrations au nord et des commémorations au sud.

Les sirènes annonçant les raids aériens ont retenti ce matin à Chypre, alors que l’île divisée commémorait les 50 ans de l’invasion turque de 1974.

Dans le nord, les Chypriotes turcs célèbrent ce qu’ils considèrent comme le salut des griffes de la majorité grecque après des années de conflit armé sur le sort de l’île.

C’est aussi l’occasion de célébrer la création de cet Etat séparatiste, reconnu uniquement par la Turquie. Le pays y maintient encore plus de 35 000 soldats.

Le président turc Tayyip Erdogan préside les événements du « jubilé d’or », qui comprennent un défilé militaire, une visite du premier porte-avions turc et un spectacle aérien.

Mais pour les Chypriotes grecs du sud, où siège le gouvernement internationalement reconnu, c’est un jour de deuil. Des commémorations ont lieu pour rendre hommage aux milliers de morts et de disparus du conflit.

Les événements comprennent le dévoilement de monuments commémoratifs aux soldats tombés au combat, des services religieux et un rassemblement au palais présidentiel auquel s’est adressé, pour la première fois, un Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

Des chars militaires défilent dans la partie nord de l'île chypriote turque.
Des chars militaires défilent dans la partie nord de l’île chypriote turque.

Chypre reste divisée

Chypre a été divisée en deux après l’invasion de l’île par Ankara en juillet 1974, à la suite d’un coup d’État de la junte militaire grecque qui a renversé le gouvernement légitime de Chypre.

Une zone tampon de l’ONU a été mise en place le long de la partition et jusqu’à présent, en 2024, il y a eu une augmentation de 70 % des violations dans la zone tampon de l’ONU par rapport à il y a un an.

Cela est principalement dû aux constructions des deux côtés à l’intérieur du territoire neutre.

En 2023, on a constaté une augmentation de 60 % de ces violations.

De nombreuses négociations menées sous l’égide des Nations Unies pour réunifier l’île en une fédération de zones chypriotes grecques et chypriotes turques ont échoué.

Toutefois, des efforts concertés ont été déployés ces derniers mois pour relancer les négociations, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ayant nommé en janvier un envoyé personnel à Chypre.

Mais un obstacle majeur demeure : alors que les Chypriotes grecs considèrent toujours la fédération bizonale et bicommunautaire comme la seule solution viable, les Chypriotes turcs souhaitent discuter d’une solution à deux États.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réfléchit désormais à la possibilité d’appeler à une nouvelle série de négociations.

Il basera sa décision sur un rapport confidentiel rédigé par son envoyée personnelle, la Colombienne Maria Angela Holguin Cuellar, après avoir passé six mois à étudier les deux parties.

L’Union européenne, à laquelle Chypre a adhéré en 2004, a exhorté les deux parties à faire preuve d’un « engagement réel » en faveur d’un accord de paix conforme au plan approuvé par l’ONU pour une île fédérée.

« Trop de temps a été perdu », a déclaré un porte-parole de l’UE. « Une division forcée ne peut jamais être une solution. L’espoir d’un avenir meilleur, d’une Chypre unie, existe toujours. »

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