À la rencontre de… Camille Chapuis : Conseiller Municipal de Riotord, Secrétaire Général de la République en Marche pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pouvez-vous, en guise d’introduction, vous présenter ?
Je m’appelle Camille Chapuis, j’ai 27 ans. Je suis juriste en droit public, intervenant à HEIP Lyon et conseiller municipal délégué d’une petite commune de Haute-Loire : Riotord.
À quel âge et pourquoi vous êtes-vous engagé en politique ?
Mon premier engagement politique date de 2016, pendant la campagne présidentielle avec Emmanuel Macron. J’ai toujours été intéressé par la chose politique. Dans ma famille, on a toujours parlé beaucoup de politique surtout du côté de ma maman. J’ai un grand-père qui a fait mai 68, engagé au Parti Communiste Français, très militant et d’une grande ouverture d’esprit avec beaucoup de plaisir pour le débat. Donc depuis que je suis petit, j’ai eu l’occasion de parler politique.
Mon engagement en politique s’est fait par le biais de rencontre – notamment d’une qui a absolument changé ma vie – celle de Jean-Luc Fugit, qui était vice-président de l’Université Jean Monnet et qui est maintenant député du Rhône. Par un hasard, il cherchait des étudiants pour promouvoir l’Université, et j’ai candidaté. Depuis nous sommes vraiment liés d’amitié, j’ai beaucoup d’estime pour lui et de respect. Nous avons beaucoup parlé politique et il m’a fait confiance, donc je me suis dit pourquoi ne pas me lancer en politique.
Pourquoi continuez-vous d’être engagé en politique ?
Je n’ai pas perdu espoir, j’ai toujours envie de continuer, j’ai des objectifs, des envies et je souhaite continuer de les mener le plus possible, donc je n’ai pas eu cette envie de décrochage que peuvent avoir certains et que je peux comprendre.
Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?
J’ai énormément lu Sartre et malgré tous les désaccords politiques que je peux avoir avec lui, je suis totalement d’accord avec sa philosophie existentialiste : je crois en la liberté de l’être humain de se définir par son existence, d’avancer, de se créer. Cette universalisme se retrouve notamment dans la logique de Caroline Fourest : le fait de ne pas vouloir être assigné à résidence, de ne pas être regardé comme une couleur de peau, comme un genre. C’est donc des combats d’égalité, contre le sexisme, contre l’homophobie, contre le racisme.
Aussi, cela s’étend aussi au niveau de la défense des libertés et des droits. J’ai eu l’occasion de m’apercevoir que c’était un domaine assez compliqué, et j’ai eu connaissance de beaucoup de personne qui se faisaient avoir et je trouve ça odieux, donc si je peux mettre à profit mes études pour les aider, cela m’intéresserait énormément.
Vous êtes membre de Territoire de Progrès, pourquoi ce choix d’engagement ?
C’est un parti autonome, qui se place dans la majorité, qui soutient Emmanuel Macron. Ce n’est pas un clivage, c’est simplement une recherche historique de ce que peux être la politique. Avec mon grand-père très à gauche, même si je ne partage pas ses idées économiques, j’ai une fibre à gauche.
Lorsque j’ai vu la création de ce parti, c’était un moyen pour moi de rejoindre une famille politique encore plus en adéquation avec ceux en quoi je croyais. C’est un ajout à mon engagement au sein de la République en Marche, et non une soustraction.
Vous êtes conseiller municipal, en quoi consiste cette fonction ?
Dans une petite commune, c’est très multitâche, c’est ce que j’ai découvert quand j’ai été élu. Je ne pensais pas que cela serait autant chronophage. On se rend compte du travail des conseillers et élus font, quand on est dans la machine.
En plus, toutes les communes font parties de communautés d’agglomérations. Donc, une fois qu’au niveau de la commune, les réunions ont été faites, il faut aussi participer aux réunions de la communauté de commune. Je fais parti de deux commissions : environnement et communications.
C’est aussi assez technique, j’ai découvert des organismes notamment que je n’avais pas eu l’occasion de découvrir de l’extérieur.
En une seule journée, on peut faire des réunions sur la chaussée, aller rencontrer les commerçants pour parler des problématiques sur la Covid et le soir avoir une réunion pour l’école publique. Dans les petites communes c’est très varié bien que les adjoints soient sectorisés. C’est passionnant.
Vous êtes aussi responsable du pôle égalité homme-femme et du pôle idée pour les Jeunes Avec Macron pour la région Auvergne-Rhône Alpes, en quoi cela consiste-t-il ?
Concernant le pôle idée, le but est d’être capable de mener à bien des débats en interne. On est majoritairement pro-européen, mais il y a des points où nous pouvons être en désaccord, ce qui n’empêche pas le débat d’idée. L’une des missions est de mener le débat ; la formation en interne de nos cadres et dirigeants notamment en communication, des formations sur les élections départements et régionales. A titre personnel, j’avais demandé à ce qu’on monte un comité de lecture pour discuter de littérature, pour échanger. Aussi, on essayait d’accompagner nos candidats, militants pour discuter d’idéologie, de programme.
Sur le pôle égalité, le but premier est de sensibiliser et promouvoir l’égalité au sens large : égalité du respect sexuel et la volonté de protéger les victimes au sein et à l’extérieur du mouvement.
J’ai été effectivement chargé de ces deux missions jusqu’à peu, mais j’ai demandé à être déchargé car j’ai été nommé secrétaire générale de La République en Marche à la région d’Auvergne-Rhône Alpes depuis le premier avril 2021. C’est un mélange entre le directeur de cabinet et le chef, il est chargé de faire le lien avec les élus.
Comment voyez-vous la relation entre les jeunes et la politique ?
Négativement, j’ai beaucoup d’espoir, mais globalement les jeunes ne sont pas intéressés par la politique ou s’y intéresse que très tard. Quand on regarde les taux de participation aux votes, ceux qui s’abstiennent majoritairement ce sont les jeunes, ce n’est pas le sujet qui les intéresse le plus.
Pour ma part, j’essaye de redonner confiance dans les institutions, dans la politique.
Par exemple, 95% des conseillers municipaux sont bénévoles et ils ne sont jamais mis en avant, contrairement aux sénateurs, députés, ministres qui ont été condamné ou source de scandale. Alors que le petit conseiller municipal qui fait des choses superbes pour sa commune dans la légalité et qui est bénévole, les médias ne le médiatisent pas. Donc, on a une vision intéressée de la politique alors que statistiquement, c’est faux, il y a plus d’élus en France qui ne sont ni payés ni condamnés !
Être jeune en politique : frein ou tremplin ?
Ni l’un ni l’autre, cela dépend ce qu’on fait. Si effectivement, tu es un jeune sans confiance en toi, sans projet, sanas programme, cela va être compliqué. On dit souvent aux jeunes : « sois jeune et tais-toi », mais la jeunesse est compétente ! L’âge n’est pas une compétence.
Il ne faut pas se censurer : ceux qui sont intéressés, par la chose publique : allez-y !