Eurovision Debate 2024 with Lead Candidates.- Arrival of the candidates

Jean Delaunay

Calme (ou pas ?) avant la tempête : comment le silence électoral des pays européens contraste

Du black-out total deux jours avant le scrutin à la totale liberté d’expression, faites le tour de la législation européenne sur la période de silence électoral.

Les périodes de silence dans les campagnes politiques au cours d’une période donnée avant le scrutin, ou « purdahs » électorales, sont courantes dans les États membres de l’UE. De telles interdictions affectent différents médias, qui ne peuvent plus partager d’informations sur les candidats ni commenter les sondages d’opinion. L’objectif est de donner aux électeurs un temps de réflexion sans se laisser influencer par des éléments extérieurs.

Selon une étude du Parlement européen, la plupart des électeurs savent déjà à l’avance pour qui ils voteront, mais les électeurs plus jeunes, sans habitudes de vote bien établies, sont plus susceptibles de prendre une décision de dernière minute. Dans certains pays, la décision est prise dans les jours précédant le vote, voire le jour même. Parmi les pays ayant pris les décisions les plus récentes figurent la Finlande (30 %), la Suède (33 %) et les Pays-Bas (42 %).

Sur les vingt-sept pays du bloc, neuf n’imposent aucune restriction au discours des candidats dans les médias ou aux commentaires sur les sondages d’opinion : Autriche, Belgique, Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Lituanie, Pays-Bas et Suède. Pour les dix-huit autres, les médias concernés, le type de contenu et la durée de la période de silence varient.

Les pays les plus stricts

Pays concernés : Italie, Portugal, Slovaquie et Espagne

Les Italiens voteront pour leurs 76 députés au Parlement européen les 8 et 9 juin. Ils disposent du délai de réflexion le plus long, la loi sur l’égalité de traitement interdisant de partager les résultats des sondages d’opinion deux semaines avant les élections, à partir du 25 mai. , et les médias en ligne doivent également respecter une période de silence sur les élections à partir du jeudi 6 juin minuit.

En Slovaquie, la période de silence commence également jeudi pour un vote le samedi 8 juin. A partir de ce moment, il est interdit à tous les médias « d’envoyer ou de publier des informations sur les candidats, les partis politiques ou les coalitions en leur faveur ou contre eux en paroles », l’écriture, le son ou l’image.

Au Portugal, les sondages d’opinion, les déclarations des candidats et tout contenu lié aux élections ne peuvent être diffusés sur aucun média à partir de « minuit le deuxième jour précédant le jour désigné pour les élections », c’est-à-dire le vendredi minuit pour un vote le dimanche 9 juin.

Les Espagnols auront accès aux dernières estimations des sondages jusqu’au mardi 4 juin, cinq jours avant les élections, tandis que les candidats pourront s’exprimer dans les médias et sur les réseaux sociaux jusqu’à la veille des élections, c’est-à-dire samedi à minuit.

24 heures de silence, le délai moyen

Pays concernés : Croatie, Chypre, France, Grèce, Irlande, Lettonie, Malte, Pologne, Portugal et Roumanie

La plupart des pays imposent aux candidats et aux médias une règle de silence de 24 heures sur les contenus liés aux élections et aux sondages d’opinion – mais avec quelques variations dans leur application.

À Chypre, depuis le 26 mai, la publication des sondages d’opinion n’est plus autorisée en raison d’une période de silence de sept jours qui leur est imposée. Alors que dans la plupart des pays l’interdiction s’applique à tous les médias, en Grèce elle ne concerne pas les publications en ligne. En Irlande, cela n’est pas réglementé par une « loi électorale » en soi, mais une période de silence est imposée dans les lignes directrices de l’Autorité de radiodiffusion. En Roumanie, la période d’interdiction ne s’applique pas à partir de minuit la veille des élections mais à partir de 7 heures du matin le jour même.

En France, une « période de réserve » interdit aux hauts fonctionnaires tels que les ministres ou autres agents publics d’exprimer une opinion ou de faire des communications environ une semaine avant les élections (27 mai), à quelques exceptions près. Pour les candidats, ils sont autorisés à faire campagne jusqu’à samedi minuit.

Restrictions uniquement sur les sondages d’opinion

Pays concernés : Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Luxembourg et Slovénie

Dans ces pays, les candidats sont autorisés à faire campagne et à s’exprimer dans les médias ; cependant, les résultats des sondages d’opinion ne peuvent pas être rendus publics au moins le jour des élections européennes – c’est le cas de la Bulgarie, de la Hongrie et de la Slovénie. Le délai est plus long en République tchèque, où les sondages ne seront pas disponibles à partir du 5 juin pour un vote le vendredi 7 juin jusqu’au lendemain, et au Luxembourg, les sondages d’opinion sont interdits cinq jours avant les élections, soit le 4 juin. .

Limites et réforme électorale

Les périodes de silence peuvent être difficiles à appliquer d’un pays à l’autre, surtout à l’ère des médias sociaux et des connexions mondialisées. En effet, les sondages peuvent être publiés en ligne depuis un autre pays et ne sont donc pas réglementés. Il est également difficile de réguler et de modérer les réseaux sociaux, où même si les candidats ne s’expriment pas, la désinformation peut être répandue.

Le Parlement européen a tenté d’apporter plus de clarté en votant une résolution en mai 2022, appelant à une réforme électorale au niveau de l’Union européenne afin d’unifier les règles concernant la période électorale et le silence, ainsi que de mettre en œuvre des listes transnationales. Cette réforme doit être évaluée par les États membres de l’UE et il est peu probable qu’elle soit approuvée rapidement.

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