Aujourd’hui est la toute première Journée internationale de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière.
Les tempêtes de sable et de poussière sont des phénomènes météorologiques extrêmes bien connus. Elles menacent la santé et l’économie de l’Afrique centrale à l’Europe et jusqu’au nord de la Chine.
Aujourd’hui, l’Assemblée générale des Nations Unies prend des mesures.
Les années 2025 à 2034 ont été déclarées Décennie officielle des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière – et elle débutera officiellement vendredi (12 juillet).
La résolution a été présentée par le Groupe des 77, un puissant groupe des Nations Unies composé de 134 pays en développement et de la Chine.
Leur représentant, l’ambassadeur ougandais auprès des Nations Unies, Godfrey Kwoba, a déclaré aux 193 membres de l’assemblée que l’initiative vise à « stopper et atténuer les effets négatifs des tempêtes de sable et de poussière » grâce à « la coopération internationale et régionale ».
Les membres de l’ONU ont ensuite adopté la résolution par consensus et d’un coup de marteau du président de l’Assemblée, Dennis Francis.
À quoi ressemblera la Journée internationale de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière ?
L’adoption de la résolution mercredi intervient deux jours seulement avant la Journée internationale de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, qui se tiendra chaque année le 12 juillet.
La journée de commémoration a été déclarée par l’Assemblée générale en 2023 et, cette année, elle sera célébrée pour la première fois.
Les pays du monde entier seront encouragés à célébrer cette journée en organisant des activités éducatives et autres visant à sensibiliser le public à l’importance de lutter contre les tempêtes de sable et de poussière.
Ils seront invités à se concentrer particulièrement sur l’amélioration des connaissances en matière de santé publique, l’amélioration de l’utilisation des terres, le renforcement de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance et la promotion de la résilience au changement climatique.
À quel point les tempêtes de sable et de poussière sont-elles réellement dangereuses ?
Dans un rapport de 2022, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a déclaré que les tempêtes de sable et de poussière ont « considérablement augmenté en fréquence ces dernières années ».
Selon ce rapport, les tempêtes peuvent aggraver les maladies respiratoires comme l’asthme, tuer les récoltes et le bétail et accroître la désertification – bien que la documentation sur leur impact soit assez limitée.
La convention estime que des milliers de milliards de kilogrammes de sable et de poussière pénètrent dans l’atmosphère chaque année, en grande partie dans les terres arides et les régions subhumides avec peu de végétation.
La majorité des émissions résultent de conditions naturelles, mais les sécheresses et le changement climatique peuvent également aggraver le problème.
En fait, le rapport estime qu’« au moins 25 % des émissions mondiales de poussière proviennent des activités humaines », à savoir de la gestion non durable des terres et de l’utilisation de l’eau.
Comment les tempêtes affectent-elles l’Europe ?
Si les tempêtes provoquent des problèmes intenses dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, elles ont également des répercussions, parfois graves, sur l’Europe et les Européens.
Le phénomène météorologique, connu sous le nom de « Calima » ou « Scirocco », se produit lorsque de fines particules de sable et de poussière du Sahara sont soulevées dans l’atmosphère et transportées par les vents dominants.
Cela peut se produire à n’importe quel moment de l’année et dure entre trois et cinq jours.
L’environnement aride du désert du Sahara fait que le sol devient fin et facilement soulevé par les vents forts.
De tels vents sont capables de soulever des millions de kilos de sable et de poussière dans l’atmosphère, qui créent ensuite un nuage dense et suspendu capable de parcourir des milliers de kilomètres.
Les tempêtes de poussière sont fréquentes aux îles Canaries
Situées au large des côtes du nord-ouest de l’Afrique, les îles Canaries sont souvent touchées.
Les particules de poussière se déposent, provoquant des problèmes respiratoires, en particulier chez les personnes ayant des problèmes préexistants.
Calima provoque également une mauvaise visibilité et des conditions météorologiques perturbées, obligeant à la suspension de certains services publics, notamment les transports.
Cela peut être encore plus grave. En 2020, le vent a propagé trois incendies de forêt et forcé environ 2 000 habitants à évacuer à Tenerife et à Gran Canaria.
À l’époque, Gran Canaria avait la pire qualité de l’air au monde en raison de la poussière – avec une densité de particules environ 40 fois supérieure à celle considérée comme sûre par l’Organisation mondiale de la santé.
Les îles Canaries ne sont pas les seules à être touchées. Calima a également touché d’autres pays du sud de l’Europe, dont Malte, l’Italie – notamment la Sicile – et la Grèce – notamment la Crète.
Ils ressentent généralement les effets de Calina surtout pendant les mois de printemps, lorsque de forts vents du sud peuvent apporter de la poussière saharienne sur la Méditerranée.
Que se passera-t-il pendant la Décennie des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière ?
Dans le cadre de l’initiative adoptée par l’ONU, en préparation depuis des décennies, l’Assemblée générale a chargé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de relever ce défi.
À l’avenir, ils encourageront les pratiques d’atténuation dans les pays touchés, notamment « la gestion durable de l’utilisation des terres, l’agroforesterie, les ceintures-abris, le boisement ou le reboisement et les programmes de restauration des terres ».
La résolution appelle également à une coopération mondiale pour améliorer les systèmes d’alerte précoce et le partage d’informations météorologiques importantes pour la prévision des tempêtes.
