L’Union européenne a prolongé aujourd’hui de 15 mois sa trêve commerciale avec les États-Unis, empêchant ainsi l’entrée en vigueur automatique de droits de douane sur le commerce transatlantique, d’une valeur de plusieurs milliards d’euros, le 1er janvier.
L’accord conclu entre Bruxelles et l’administration Biden en octobre 2021 pour résoudre un différend commercial sur l’aluminium et l’acier datant de l’ère Trump devait expirer à la fin de cette année.
Les deux parties se sont précipitées pour trouver une solution au différend et éviter la réintroduction de droits de douane sur le commerce d’une valeur de plusieurs milliards d’euros, mais les discussions entre le président américain Joe Biden et les chefs de l’UE Ursula von der Leyen et Charles Michel à Washington en octobre n’ont pas abouti à une avancée décisive. .
La prolongation récemment annoncée de la suspension tarifaire devrait durer jusqu’à peu de temps après l’entrée en fonction de la prochaine administration américaine.
« Cette importante prolongation est le résultat d’un engagement intensif avec les États-Unis », a déclaré Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au Commerce. « Nous donnons à nos importateurs et exportateurs la stabilité du marché et la confiance des entreprises pour continuer à commercer en douceur. »
L’administration dirigée par Trump a imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens entrant aux États-Unis en 2018, affirmant que ces produits fabriqués à l’étranger constituaient une menace pour la sécurité nationale. Les droits, fixés à 25 % sur l’acier et à 10 % sur l’aluminium, ont touché 6,4 milliards d’euros de commerce, selon l’exécutif européen.
En guise de contre-attaque, l’UE a introduit des droits de douane en représailles sur une série de produits américains d’une valeur de 2,8 milliards d’euros entrant sur son marché, tels que le whisky bourbon, les motos Harley-Davidson et les bateaux à moteur.
L’accord de 2021 a vu l’UE lever temporairement ses droits de douane de rétorsion, les États-Unis autorisant l’entrée aux États-Unis de volumes limités de métaux produits par l’UE sans prélèvements.
Bien que l’accord d’aujourd’hui soit salué comme une avancée majeure pour éviter la réimposition des droits de douane, l’accord intérimaire reste un revers pour les exportateurs de l’UE, qui continuent de payer des millions d’euros de taxes chaque année sur les échanges dépassant les quotas exempts de droits de douane.
Le chef du commerce de l’UE, Dombrovskis, a déclaré lundi que la trêve permettrait aux deux parties de « poursuivre les négociations en vue d’une suppression totale et permanente des droits de douane imposés par l’ère Trump (…) sur les exportations de l’UE ».
Ces négociations se concentrent sur un soi-disant « club de l’acier vert » visant à taxer les producteurs d’acier en fonction de l’intensité carbone de leur métal. Le projet est jusqu’à présent au point mort en raison du seuil relativement plus élevé du bloc européen en matière de normes environnementales pour les importations.