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Jean Delaunay

Breton et un retard inopportun, Newsletter

Les événements clés de cette semaine présentés par le rédacteur en chef de la politique européenne d’L’Observatoire de l’Europe, Jeremy Fleming-Jones.

Dates clés de l’agenda

  • Mardi 17 septembre : la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, rencontrera les chefs de groupes du Parlement européen (PE) lors de la plénière de Strasbourg ; Mario Draghi présentera son rapport sur la compétitivité en plénière.

  • Mercredi 18 septembre : le Premier ministre hongrois Viktor Orbán devrait se présenter devant la plénière du Parlement européen pour présenter l’agenda de la présidence semestrielle du Conseil de l’UE par son pays.

  • Jeudi 19 septembre : la Cour de justice de l’Union européenne rendra son arrêt en appel contre la confirmation d’une décision de la Banque centrale européenne refusant d’autoriser l’acquisition par Silvio Berlusconi d’une participation qualifiée dans Banca Mediolanum, en raison du non-respect du critère de réputation suite à sa condamnation pour fraude fiscale en 2013.

À l’honneur

La démission inattendue du commissaire français Thierry Breton, aujourd’hui (16 septembre), complique encore davantage les tentatives d’Ursula von der Leyen de composer et de dévoiler les portefeuilles de son nouvel exécutif.

Le commissaire au Marché intérieur, Breton, a affirmé dans une lettre envoyée ce matin que von der Leyen avait fait pression sur son pays natal, la France, pour qu’il lui soumette un autre candidat pour le remplacer.

Lorsque von der Leyen a mis en veilleuse la semaine dernière la présentation prévue de sa nouvelle Commission, la raison invoquée pour justifier ce retard a été accueillie avec un certain scepticisme.

Le changement de dernière minute des commissaires nommés par la Slovénie – qui a vu Marta Kos remplacer Tomaž Vesel – a nécessité l’adoption formelle de la candidature de Kos par son gouvernement national à la suite d’une audition devant une commission parlementaire – fixée à vendredi dernier (13 septembre), a indiqué l’exécutif européen.

Ce report donnerait également à von der Leyen un répit nécessaire pour résoudre la question de la répartition des portefeuilles.

Un document divulgué par L’Observatoire de l’Europe, suggérant que sa propre famille politique était susceptible de bénéficier de la part du lion des postes les plus importants, ébranlait déjà l’aile gauche du Parlement, qui, selon L’Observatoire de l’Europe, a lancé un avertissement à l’encontre du président allemand en réponse.

A la fin de la semaine, le report de la nomination officielle de Kos semblait moins opportun, car le changement de dernière minute de choix de Ljubljana avait déclenché une dispute entre le Premier ministre Robert Golob et le Parti démocratique slovène (SDS), parti d’opposition.

L’audition de vendredi de la commission parlementaire de l’Assemblée nationale slovène sur la nomination de Kos a été reportée, le président de la commission, Franc Breznik, cherchant plus de détails sur la pression exercée par le gouvernement sur Vesel pour qu’il démissionne.

Pendant ce temps, la cheffe de la délégation du SDS au Parlement européen, Romana Tomc, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que Marta Kos n’était pas un choix acceptable pour le Parti populaire européen – auquel appartient le SDS – citant son expérience et ses liens présumés avec l’ancienne police secrète yougoslave.

Kos a riposté aux accusations, même si l’acceptation formelle de sa nomination est un facteur qui pourrait continuer à retarder le dévoilement officiel des portefeuilles de la Commission par von der Leyen, en plus du fait que la France doit maintenant nommer à nouveau un remplaçant pour Breton.

Ursula von der Leyen pourrait toutefois tenter de dévoiler progressivement sa Commission, en décrivant les emplois qu’elle entend créer, avant de les nommer. Mais le contexte dans lequel elle doit maintenant le faire est celui d’une crise.

Le conflit politique en Slovénie peut sembler être un conflit local, mais il alimente un défi plus existentiel à la vision de von der Leyen.

Le parti d’opposition slovène SDS est le parti de l’ancien ministre slovène du Pirme Janez Janša, un vieil allié du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Orban reste le principal adversaire de von der Leyen alors qu’elle tente de réunir un exécutif « pro-européen et pro-ukrainien », et doit lui-même comparaître devant le Parlement à Strasbourg cette semaine, même si cela pourrait également être retardé en raison des inondations catastrophiques du week-end.

Les décideurs politiques

Viktor Orbán et Péter Magyar.
Viktor Orbán et Péter Magyar.

La confrontation à Strasbourg reportée ?

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, salué la semaine dernière par le candidat à la présidence américaine Donald Trump comme « dur », « intelligent » et « l’un des hommes les plus respectés », devait prendre la parole au Parlement européen ce mercredi (18 septembre) pour présenter le programme de la présidence semestrielle de son pays au Conseil de l’UE. Une source du Parti populaire européen (PPE) a confirmé à L’Observatoire de l’Europe que le groupe avait l’intention de s’assurer que Péter Magyar, le chef du parti hongrois Respect et liberté (Tisza), membre du PPE, puisse prendre la parole après le discours d’ouverture d’Orbán. Encouragé par un récent sondage montrant que le soutien national à son parti, à seulement quatre points de retard sur le Fidesz, Magyar aurait peut-être hâte d’échanger, bien qu’il ait maintenant demandé à la présidente du Parlement Roberta Metsola de reporter l’événement, à la lumière des inondations catastrophiques du week-end qui ont touché l’Europe centrale. Cet appel à un report a été approuvé ce week-end par le chef du PPE Manfred Weber.

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