EU foreign policy chief Josep Borrell speaks with the media as he arrives for a meeting of foreign ministers in Brussels, August 29, 2024

Jean Delaunay

Borrell estime que l’UE devrait envisager des sanctions contre les ministres israéliens à cause de leurs propos sur la guerre à Gaza

Mais cette proposition a peu de chances de trouver un consensus parmi les 27 pays membres de l’UE, divisés sur leur approche de la guerre à Gaza. Elle a déjà été critiquée par le ministre italien des Affaires étrangères, qui l’a qualifiée d' »irréaliste ».

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré que le bloc devrait envisager d’imposer des sanctions à certains ministres du gouvernement israélien en raison de leurs propos sur la guerre à Gaza.

Josep Borrell a déclaré que certains membres du cabinet israélien, qu’il n’a pas nommés, avaient publié des « messages haineux » et proposé des choses qui « vont clairement à l’encontre du droit international ».

« Je pense que l’Union européenne ne doit pas avoir de tabous pour utiliser sa boîte à outils afin de faire respecter le droit humanitaire. Mais ce n’est pas moi qui décide. Je n’ai qu’une capacité de proposition. Les Etats membres décideront », a-t-il déclaré à la presse à Bruxelles après avoir présidé une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Mais les 27 pays membres de l’UE sont divisés sur leur approche de la guerre à Gaza et il est peu probable qu’ils s’entendent tous sur une telle démarche.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déjà réagi à cette proposition, la qualifiant d’« irréaliste ».

« Il faut essayer de résoudre les problèmes en convaincant Israël de faire des choix qui conduisent à un cessez-le-feu à Gaza, car c’est la vraie priorité. Ce n’est pas avec la reconnaissance de la Palestine théorique, avec des sanctions contre des ministres israéliens, que le problème sera résolu. Il faut plus de diplomatie, il faut aussi des messages forts », a-t-il dit.

« Mais je crois que ce n’est pas la bonne manière de convaincre Israël de conclure un accord avec les autres parties au Caire. »

Campagne de vaccination contre la polio

Ces commentaires interviennent après que l’Organisation mondiale de la santé a annoncé qu’Israël avait accepté des pauses limitées dans les combats à Gaza pour permettre à l’organisme de santé de superviser le déploiement d’une vaccination contre la polio pour des centaines de milliers d’enfants après qu’un bébé a contracté le premier cas confirmé en 25 ans dans le territoire palestinien.

Décrite comme des « pauses humanitaires » qui dureront trois jours dans différentes zones du territoire, la campagne de vaccination débutera dimanche dans le centre de Gaza et sera menée en collaboration avec l’UNICEF, l’UNRWA et des partenaires locaux.

Des Palestiniens déplacés par l'offensive israélienne à Gaza passent devant des eaux usées qui se déversent dans les rues de Khan Younis, le 4 juillet 2024
Des Palestiniens déplacés par l’offensive israélienne à Gaza passent devant des eaux usées qui se déversent dans les rues de Khan Younis, le 4 juillet 2024

« Je pense que c’est une voie à suivre. Je ne vais pas dire que c’est la voie idéale, mais c’est une voie réalisable. Ne rien faire serait vraiment mauvais, nous devons arrêter cette transmission à Gaza et nous devons éviter la transmission à l’extérieur, en dehors de Gaza », a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens.

Peeperkorn a déclaré que l’organisme de santé avait pour objectif de vacciner 640 000 enfants de moins de 10 ans et que la campagne avait été coordonnée avec les autorités israéliennes.

« Nous savons qu’avec ce type d’épidémie de polio, le vaccin en circulation est dérivé du virus de la polio de type 2 et qu’il faudra vacciner au moins 90 % des enfants pour stopper la transmission. C’est sur cela que nous nous concentrons. Si nous ne vaccinons pas suffisamment, nous ne stoppons pas la transmission. »

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