Les proches de Mussolini et près de 600 autres personnes ont marqué l’anniversaire de la marche, observant des rituels en privé pour éviter les risques juridiques.
Quelque six cents personnes, vêtues de noir, se sont rassemblées samedi à Predappio, une ville du nord de l’Italie, pour commémorer le 102e anniversaire de la marche sur Rome, un événement clé dans la montée du fascisme.
La procession a traversé la ville et s’est terminée au cimetière de San Cassiano, où se trouve la crypte de la famille Mussolini. Parmi les personnes présentes se trouvaient Orsola et Vittoria Mussolini, arrière-petites-filles de Benito Mussolini.
Salut privé pour éviter les problèmes juridiques
Orsola Mussolini s’est adressée à la foule, exprimant sa gratitude et demandant une minute de silence. Elle a demandé aux participants de s’abstenir de faire le salut romain publiquement pour éviter des répercussions juridiques. Au lieu de cela, le salut a été effectué en privé, dans le respect des lois locales sur l’ordre public.
Au cours de la cérémonie, des prières associées aux traditions des Auxiliaires et des Légionnaires ont été récitées, après quoi les participants ont été admis dans la crypte.
Le quotidien Le Resto del Carlino a rapporté que certains participants ont exprimé leur déception face à la retenue du public, expliquant que le salut romain était limité aux lieux privés pour « éviter les plaintes et les procès ». D’autres y auraient vu une mesure nécessaire.
Après la cérémonie, les participants ont visité les boutiques de souvenirs locales de la ville, située dans la province de Forlì-Cesena en Émilie-Romagne, selon les informations du ministère. Ansa agence de presse.
Marche sur Rome
La marche sur Rome fut un événement clé de l’histoire italienne, se déroulant du 27 au 29 octobre 1922. Organisée par Mussolini et le Parti national fasciste, la marche a vu des milliers de partisans fascistes en chemise noire venus de toute l’Italie converger vers la capitale italienne.
Face à des pressions et à un conflit potentiel, le roi Victor Emmanuel III a choisi d’éviter les troubles civils en invitant Mussolini à former un gouvernement, marquant ainsi le début du régime fasciste en Italie.
Cet événement marqua le début de la montée de l’autoritarisme en Europe, ouvrant la voie à la dictature de Mussolini, qui durera jusqu’à sa chute en 1943.
Débats sur le fascisme
L’anniversaire de la marche sur Rome intervient alors que des débats plus larges ont lieu en Italie sur l’approche du gouvernement à l’égard du passé fasciste du pays.
Mercredi, le ministère italien de la Défense s’est indigné en marquant le 82e anniversaire de la bataille d’El Alamein, où les forces italiennes combattant aux côtés des nazis ont été vaincues par les Alliés.
L’hommage du ministère aux soldats italiens qui « ont donné leur vie pour notre liberté » a été critiqué par les dirigeants de l’opposition qui ont déclaré qu’il était trompeur de qualifier les actions des forces fascistes de lutte pour la liberté.
Le gouvernement d’extrême droite du Premier ministre Giorgia Meloni a été appelé à plusieurs reprises à se distancier des associations néo-fascistes, des personnalités de l’opposition affirmant que l’Italie devait être plus explicite sur l’impact du fascisme.
Meloni, leader du parti des Frères d’Italie, qui a ses racines dans les mouvements néofascistes d’après-guerre, a condamné le totalitarisme mais n’a pas encore commenté cette dernière polémique.