À la rencontre de… Aubin Verilhac
Secrétaire fédéral du Parti Socialiste dans la Drôme
Est-ce que tu peux te présenter ?
J’ai 23 ans. J’habite Bourg-de-Péage, une ville de 10 000 habitants au nord de la Drôme pour laquelle j’ai un attachement fort du fait de l’engagement associatif et citoyen que j’y porte au quotidien. Que serait-il intéressant d’apprendre de quelqu’un que l’on ne connait pas… Le livre qui reste sur ma table de chevet ? Victor Hugo, Les Contemplations. La seule chose dont je m’ennuie jamais ? Être curieux. Le pays que j’aimerai découvrir ? L’Egypte, quand j’étais petit je voulais devenir archéologue. Le plus beau film d’animation de tous les temps ? Le Roi et l’Oiseau (1980) de Grimault et Prévert. Si je devais apprendre à jouer d’un instrument ? Le piano, au fond je suis quelqu’un de plutôt classique. Comment je commence ma journée ? En parcourant l’actualité locale et nationale. Le jeu de société de mon enfance ? Le Cluedo, avec le chandelier dans le petit salon. Mon héroïne de fiction préférée ? La Princesse Leia, j’adore la Guerre des Etoiles !
Quel est ton parcours ?
Après l’obtention d’un bac littéraire et d’une licence en Sciences Humaines et Sociales mention Histoire, j’ai accompli un Service Civique dans l’Education Nationale avant de reprendre des études à Science Po Grenoble, spécialité Gouvernance Européenne. En parallèle je décide de m’impliquer durablement dans le milieu associatif de ma commune avec l’envie d’y être utile socialement comme lorsque nous développons avec un club de handball féminin de haut niveau une action d’insertion professionnelle par le sport. Je travaille actuellement dans un établissement scolaire de 840 élèves où je coordonne le projet d’éducation à la citoyenneté autour de l’appréhension et de l’expérimentation de ce qui nous permet d’être et devenir des Citoyens accomplis, conscients et éclairés. Mon parcours est instinctif, lorsque l’on me propose un projet qui me correspond, je ne dis jamais « non » !
À quel âge et pourquoi t’es-tu engagé en politique ?
Lorsque l’on a la chance et l’importante responsabilité de pouvoir choisir ses représentants je considère qu’il est légitime pour ne pas dire normal de s’y intéresser avec la plus grande vigilance mais aussi avec la plus grande exigence. Mon engagement en politique remonte aux élections départementales de 2015, j’avais tout juste 18 ans, c’était pour moi le premier scrutin auquel je participais vraiment, c’était la première fois que je pouvais ainsi donner mon avis, faire valoir mes opinions, accomplir mon devoir de citoyen. Et parce que je suis de ceux qui ne se contente pas de regarder passer les trains, j’ai décidé d’embarquer à bord de l’un d’entre eux. M’immergeant ainsi dans ce qui fait le sel de la vie politique: une campagne électorale. En allant à la rencontre, à votre rencontre, parce que le combat politique c’est sans cesse rencontrer des gens, ceux qui sont d’accord, ceux qui ne le sont pas, ceux qui n’en ont rien à faire aussi et c’est chercher à convaincre. Très vite j’ai rejoint le Parti Socialiste comme sympathisant puis comme militant, avant d’intégrer en 2018, l’équipe départementale du PS drômois en tant que Secrétaire Fédéral
Pourquoi continues-tu d’être engagé en politique ?
Je continue d’être engagé en politique parce que je continue à m’intéresser à la vie de la cité, aux débats qui la traversent, aux enjeux qui se posent devant elle et j’ai envie de participer à la recherche de solutions viables plutôt que de simplement, commodément, facilement me complaire dans l’attentisme. L’un des moyen pour assouvir cette appétence c’est la politique, ce n’est pas le seul bien sûr, mais j’aime à citer Gambetta pour qui elle est “l’art du possible”. Le pouvoir politique peut beaucoup quand il se donne les moyens de réaliser ses ambitions, je crois que trop souvent on nous explique, par confort ou par crainte, que c’est impossible, que c’est impensable, que c’est irréalisable. Je continue à être engagé en politique parce que je crois que tous les combats valent la peine d’être menés, jusqu’au bout et sans relâche.
Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui te tiennent à coeur et que tu défends à travers ton engagement ?
J’ai bâti mon engagement sur le service de l’intérêt général, la promotion des valeurs républicaines ainsi que l’idée de progrès social, environnemental et citoyen. A partir de là tout ce qui peut nous permettre de faire société m’intéresse, m’interpelle et me pousse à agir. Nous avons la chance d’être entourés d’une multitude d’initiatives à la fois pragmatique ou de bon sens pour répondre à des besoins essentiels et d’autre part innovante, inventive, maline dans une dynamique de renouvellement de notre modèle de production, de consommation, d’interaction aussi. A mon sens les deux clés de cette transition sont la jeunesse et les territoires. La jeunesse, car c’est avec elle que nous devons construire l’avenir, un avenir ambitieux dans lequel chacun doit être conscient de ses responsabilités, dans lequel chacun doit pouvoir exercer un regard critique à la seul condition qu’il soit éduqué au sens civique. Et les territoires car je crois que cette transition doit aussi venir de nos villes moyennes, de nos villages, de nos départements, de nos régions, en métropole comme en outre-mer. Ces territoires intelligents où les solutions existent et où l’actualité n’est pas seulement celle des guerres, des souffrances, des violences, des accidents tragiques, des crises financières, des fins du monde annoncées en permanence à travers nos écrans. L’une des grande bataille à mener aujourd’hui c’est celle-ci, regarder plutôt par la fenêtre ce qui se passe à côté de chez nous, retrouver confiance en l’avenir et en la nature humaine.
Tu es membre du parti socialiste, pourquoi ce choix ?
Avant d’être Socialiste, je suis fermement de Gauche, car je continue de penser qu’être de gauche aujourd’hui en France, cela veut dire quelque chose et qu’être de Gauche ce n’est pas être de Droite. Pour moi, être de Gauche c’est penser que l’Etat au travers notamment de ses Services Publiques, doit encourager, accompagner et soutenir une dynamique de progrès social, économique et environnemental. Être de Gauche c’est penser l’intérêt général comme supérieur à l’intérêt individuel, c’est faire ce qui profite au plus grand nombre avant de faire ce qui ne profite qu’à un seul. Être de Gauche c’est défendre et porter haut les valeurs républicaines, de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité ! Enfin être de Gauche, c’est ne jamais avoir la République timide ou honteuse. Le choix du Parti Socialiste m’est apparu comme une évidence, c’est un parti qui a vocation à gouverner, qui n’est pas simplement là pour dénoncer, pour refuser, pour s’indigner mais bien pour proposer et le cas échéant pour prendre des responsabilités au niveau local comme au niveau national. C’est un parti présent au plus près des territoires, avec une vie démocratique décentralisée qui s’exprime dans tous les départements de France au travers de voix diverses et je suis fier d’être l’une d’entre elle dans la Drôme. Et puis rejoindre le Parti Socialiste c’est aussi s’inscrire dans un courant de pensée qui a bâti de grandes réformes et qui devra sans doute s’il souhaite en mener d’autres, se dépasser pour renouer avec la confiance des françaises et français.
Est-ce que tu as des activités à côté de ton engagement ? Comment concilies-tu étude/vie professionnelle et engagement ?
Mon engagement politique se nourrit chaque jour de mes expériences professionnelles, associatives, académiques, personnelles mêmes. Je crois fermement à l’adage “quand on veut, on peut”, si l’on se donne les moyens d’atteindre ses objectifs on y parvient toujours. Parfois il y a des embûches à contourner, des piège à éviter, des obstacles à surmonter mais avec la volonté d’agir on arrive à déplacer des montagnes. Les études, le travail, la politique; finalement tout cela est complémentaire et constitutif de ce que je suis aujourd’hui, c’est un tout, un ensemble dans lequel j’ai trouvé un équilibre, une réponse à mon envie de Faire.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent s’engager ? Que répondrais tu aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager » ?
Je crois qu’en terme d’engagement seule l’expérience fait ses preuves, il faut s’y aventurer pour en comprendre le sens, l’utilité, les bienfaits. Bien sûr l’engagement n’est pas que politique, il est d’abord et avant tout citoyen, s’engager c’est se mettre au service de la cité, du collectif, du groupe. Qu’un jeune ne veuille pas s’engager c’est une chose mais qu’un jeune pense que s’engager ne sert à rien alors je crois que c’est un échec partagé par l’ensemble des acteurs de notre société, on ne peut pas laisser croire aux jeunes et aux générations futurs que l’engagement est vain sinon nous sommes condamnés à échouer et je crois que c’est entre autre de la responsabilité de l’école et de l’éducation de leur faire comprendre, par la théorie et surtout par la pratique, que l’engagement est important et qu’il est surtout nécessaire parce que c’est cet engagement qui rend palpable l’idée même qu’un groupe, qu’un ensemble d’êtres humains peut fonctionner intelligemment quand il est uni. S’engager c’est participer à l’entretien d’un dialogue entre les différentes composantes d’une société, c’est faire le lien entre elles et permettre qu’elles se rencontrent, qu’elles créent, qu’elles communiquent, qu’elles innovent, qu’elles réfléchissent. Ces « engagés » du quotidien sont les facilitateurs de la démocratie et du partage républicain, ce sont eux qui définissent un dénominateur indivisible et commun pour tous, ce sont eux qui effacent notre méfiance sans gommer nos différences.